

Après le dépôt du préavis de grève le mercredi 18 mai, cinq jours ouverts à la négociation ont suivi avant que les sapeurs-pompiers ne se décident à rendre effective leur action. "Aujourd'hui nous sommes en grève car il y a un réel manque de considération de la part de notre hiérarchie. Ce n'est qu'à la veille de la fin du préavis, hier à 16 h, qu'on nous a appelés pour ouvrir les négociations. La hiérarchie avait cinq jours pour le faire. On se moque de nous", explique ce matin face à la presse, Claudine Moriscot, secrétaire générale de la SNSPP.
Un "manque de considération" qui est également dénoncé dans l'affaire de l'amiante au sein des locaux de Saint-Benoît. "Le climat est délétère. Notre responsable ne souhaite pas discuter avec nous, il nous reproche notamment d'avoir révélé cette affaire d'amiante. Il préfère parler à la presse, et donner sa version des faits", ajoute-t-elle, soutenue par les grévistes.
Les grévistes attendent l'intervention d'un élu du Département
Selon les portes-paroles, après la tenue d'une table ronde le 5 mai dernier, puis une visite de terrain le lendemain, il ne se passe plus rien. Le dialogue serait rompu. Tous attendent désormais que les élus du Département ou le Préfet ouvrent le dialogue "devenu impossible avec notre colonel", martèlent les grévistes qui regrettent que des dossiers de nomination aient été bloqués suite à la révélation du problème d'amiante.
La grève débutée ce matin est reconductible. Elle a pour objectif de dénoncer plus globalement un climat de tensions et de pressions au sein des casernes de l'île. "Dans les commissions, on avait l'habitude de venir à deux par syndicats. Maintenant c'est un par syndicat. On nous impose des règles de fonctionnement sans raison, sans dialogue", indique Willy Lauret, le premier vice-président du SNSPP. Problème de management et de gestion, "toutes les casernes sont concernées par des dysfonctionnements", poursuit-il avant de donner pour exemple la non réaction de la hiérarchie après avoir signalé l'absence d'eau chaude depuis une dizaine de jours à la caserne de Saint-Paul: "Lorsque les pompiers reviennent d'une intervention à 1 heure du matin, ils ont le droit de pouvoir bénéficier d'une douche digne de ce nom. Nous attendons toujours qu'on nous répare le chauffe-eau".
Après 10 mois en poste, le colonel Vandebeulque doit faire face à une nouvelle protestation… après Saint-Paul (voir article précédent ).




