

Après six mois d'un conflit ouvert sur la place publique, la CFDT nationale d'EDF semble finalement partie pour rejoindre la table des négociations. C'est en tout cas son souhait évoqué dans un courrier adressé au président-directeur général d'EDF, Henri Proglio (voir l'intégralité du courrier plus bas).
Une table que le syndicat dit vouloir finalement occuper, en accord avec le protocole de 1972 qui avait été signé par plusieurs organisations syndicales, dont la CFDT évidemment. La CFDT alerte ainsi la direction d'EDF "sur le danger de négociations séparées qui seraient organisées qu'avec une seule organisation syndicale".
La CFDT récupère-t-elle le travail de la CGTR EDF ?
Après autant de mois de relatif retrait par rapport au conflit social à la Réunion qui s'est propagé dans les autres DOM, la CFDT souhaite remettre les pendules à l'heure. Pour l'organisation syndicale, elle est, "depuis le 15 avril 2010 (pour ne parler que de l'année dernière), l'organisation syndicale qui revendique l'application pure et simple de l'article 14§6 du statut national des industries électrique et gazière".
Le syndicat national explique son silence, alors que la CGTR battait le pavé, par le fait de ne pas "déclencher un rapport de force du fait d'une acceptation ou un refus à la suite d'une décision législative".
Le nouveau rapport de force qui va naître à la lecture de cette prise de position surprise de la CFDT se jouera sans doute plus entre les syndicats eux-mêmes. Pas sûr que les syndicalistes de la CGTR d'EDF voient d'un bon œil l'arrivée, en cours de route, pour ne pas dire "après la guerre", de la CFDT.
Wilfrid Shock-Torap,secrétaire général de la CFDT chez EDF explique la position du syndicat : "Depuis le début du conflit, nous avons attendu les conclusions du Conseil d'Etat qui a donc donné son avis récemment. Maintenant, nous souhaitons agir par la voie judiciaire. Notre cabinet d'avocats (au niveau national, ndlr) s'en charge" affirme-t-il. Après la voie juridique administrative, c'est donc sur le terrain strictement d'un conflit d'intérêts "privés" que se lance le syndicat. La CGTR va t-elle suivre ou alors continuer de réclamer une solution plus "douce", toujours d'actualité : une table ronde englobant tous les acteurs du secteur de l'énergie.

