La Région a vu grand pour accueillir l’ensemble des participants à la conférence mondiale du tourisme (organisée par l’OMT) sur le domaine du Moca à Saint-Denis. Appuyée par l’État pour accueillir cette conférence de deux jours sur le « développement durable du tourisme des îles », la Réunion se trouve aujourd’hui au coeur du tourisme mondial. Délégations internationales, représentants des îles de l’océan Indien, conférenciers de renom et présence du secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, vont débattre sur les enjeux du tourisme dans les territoires insulaires.
« Nous avons fait ici du tourisme le secteur d’activité prioritaire de notre développement. Je fais partie de ceux qui considèrent en effet que le tourisme est sans conteste le secteur, pour notre île, le plus porteur en terme de création d’activités et d’emplois pour les 20 prochaines années« , explique le président de Région, Didier Robert, dans son discours de la séance d’ouverture de cette conférence.
La Réunion ambitionne de poser le tourisme comme le « premier pilier » de son économie dans les prochaines années. Pour arriver à cet objectif, la conférence va aborder plusieurs thématiques essentielles sur le devenir du tourisme dans les territoires insulaires, dont la Réunion fait partie, tout en alliant la notion de développement durable. « Nos îles doivent aussi oeuvrer à développer et à promouvoir un tourisme durable. Cette notion, loin de n’être qu’un concept à la mode, représente, de mon point de vue, la seule voie réaliste si nous voulons inscrire notre action dans la durée : notre patrimoine et nos richesses naturelles sont parmi les premiers atouts de nos destinations« , poursuit-il. « Les Réunionnais se sentent aujourd’hui très fortement et collectivement engagés pour leur île et pour la planète. Le thème de la conférence fait très exactement écho à ces mêmes préoccupations. Je souhaite que les travaux engagés au cours des différentes sessions permettent de dégager des voies fortes et originales sur tous ces sujets. Nous militons pour le développement d’un tourisme vert, écologique et durable« , ajoute Didier Robert.
Prendre en compte le changement climatique
Car tout l’enjeu est là pour les représentants de l’OMT et de l’Etat. « Il faut arriver à concilier fréquentation touristique et préservation des milieux naturels. C’est un défi majeur pour les petites iles« , rappelle Pascal Faure, directeur général (DGCIS) aux Ministères économiques et financiers, représentant la Ministre du Tourisme.
En ligne de mire des conférenciers, le changement climatique ou comment adapter un tourisme sans atteinte à l’environnement. Les derniers chiffres, publiées par l’OMT, attestent d’une montée en puissance du tourisme à travers le monde. « 1 milliard de personnes ont voyagé dans le monde (…) en 2012« , souligne Taleb Rifai, secrétaire général de l’OMT. Si le chiffre d’affaires dégagé au niveau mondial est colossal (1,3 trillion de dollars) et représente 1 emploi sur 11 dans le monde, le tourisme doit prendre en compte son « impact » sur la planète. « Aujourd’hui, la croissance et le développement durable vont de paire, c’est une erreur de dire le contraire« , tient à préciser Taleb Rifai. Si l’impact climatique aura une part large dans les débats, les conférences s’orienteront également sur la notion de desserte aérienne et de connectivité entre les iles.
Les experts, conférenciers et représentants des États auront deux jours pour travailler et remettre leurs conclusions demain soir. Elles orienteront par la suite les administrations nationales du tourisme et les destinations concernées; et alimenteront les débats de la troisième conférence internationale des petits États insulaires en développement en septembre 2014 à Samoa.