C’est parce qu’il circulait au volant d’un 4×4 BMW X6 payé par le groupement réunionnais des transports du sud (GRTS) sans l’accord de ses associés que Didier Hoareau s’est, ce jeudi, retrouvé devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre.
[Nous vous révélions l’affaire en décembre 2018.]urlblank:https://www.zinfos974.com/Pierrot-Dupuy-Ou-l-on-decouvre-que-le-meneur-des-Gilets-jaunes-qui-roule-en-BMW-X6-ne-paye-pas-ses-voitures_a134882.html Le GIE de transporteurs, créé par Didier Hoareau pour le chantier de la NRL, a fini par déposer plainte trois ans après la souscription d’un contrat de location longue durée de 2830 euros par mois durant 48 mois. Or, les statuts du groupement, dont il est certes le président, prévoient pour ce type de contrat la signature d’au moins deux gérants et l’approbation en assemblée générale. Des règles qui n’ont pas été respectées, affirment ceux-ci.
Le préjudice s’élèverait à 127.000 euros
L’ex-président de l’Unostra, qui a depuis créé sa propre organisation, reconnaît les faits mais pas la qualification pénale à savoir « escroquerie en récidive » et « abus de biens ». Cinq mois après la création du groupement « pour partager le travail avec les collègues » affirme-t-il, Didier Hoareau s’est ainsi octroyé la location en leasing « d’un véhicule de luxe de représentation en guise de rémunération » pour tous ses déplacements.
Les mensualités payées par le groupement, sa société TTH, aujourd’hui en redressement judiciaire, en garant. Mais le chiffre d’affaires du groupement s’effrite en même temps que les roches se font de plus en plus rares. Didier Hoareau doit ramener le véhicule. Au lieu de se choisir une voiture tout à son goût sans en avertir ses associés, il aurait tout aussi bien pu utiliser son véhicule personnel et se faire défrayer comme le font beaucoup de salariés, lui a fait remarquer le tribunal.
Flashé à 34 reprises
« Il veut son BMW X6 » , a lancé l’avocate des deux associés constitués parties civiles. Didier Hoareau se présente aujourd’hui à la barre comme « un chevalier blanc qui voulait aider ses amis et il ressort du dossier qu’il partage surtout avec lui-même », a-t-elle ajouté. Le préjudice s’élèverait à 127.000 euros en comptant notamment les 34 contraventions pour excès de vitesse réalisés avec le véhicule, a-t-elle précisé.
Venu sans avocat, sûr d’être dans son bon droit, Didier Hoareau a tenté de plaider le complot. « Ils étaient au courant et pourquoi ont-ils porté plainte que trois ans après ? »
Ses explications n’ont pas convaincu. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l’exception de l’interdiction de gérer durant trois ans. Il a ainsi été condamné à 12 mois de sursis, 10.000 euros dont la moitié avec sursis. La constitution des parties civiles a été jugée recevable. Un renvoi sur intérêt civil a été prononcé pour le 13 mars 2020.
A l’issue de l’audience, le transporteur envisageait de faire appel.