Ce type de déconvenue, un autre candidat l’a vécue dans des circonstances quasi identiques mais quatre ans plus tard.
Ulrich (prénom d’emprunt) est cadre dans une collectivité territoriale. C’est donc tout naturellement qu’il envisage, en 2020, de s’inscrire au concours d’attaché territorial. Il s’agit d’un concours très sélectif donnant accès à un cadre d’emploi de catégorie A au sein de la fonction publique territoriale. Pour avoir un ordre d’idée, 1231 personnes s’étaient inscrites auprès du centre d’examen de La Réunion pour seulement 122 places ouvertes. Une affluence telle que le Centre de Gestion est contraint, à chaque fois que ce concours est organisé, de louer une salle de concert de la Nordev.
Une appréciation en mode « copié-collé »…
En juin 2021, Ulrich va consulter la page du CDG à l’heure convenue de l’affichage des résultats du concours. « Il est à ce moment-là écrit que 18 personnes sont admissibles dont 17 qui étaient d’accord pour que leur nom soit affiché. Un 18ème admissible est anonyme car il n’avait pas donné son accord pour que son nom soit affiché. Deux heures plus tard, je consulte à nouveau cette page. Elle a été rafraichie. Ce n’est plus 17 noms mais 18 qui sont affichés, ce qui veut dire que la liste des admissibles a changé en l’espace de deux heures », raconte Ulrich. Première bizarrerie donc. « Malheureusement, je n’ai pas eu la présence d’esprit de faire une capture d’écran du tout premier affichage », regrette-t-il.
Le candidat a alors la confirmation qu’il ne fait pas partie des admissibles pouvant prétendre passer à l’oral quelques semaines plus tard puisqu’il n’avait pas donné son accord pour que son nom soit affiché. Lui vient alors l’idée, pour en faire toute la lumière, de demander à consulter ses copies.
Il ne sera pas déçu par ce qu’il constatera. Au lieu que cela mette un terme à ses doutes, ses copies comportent des curiosités du même tonneau que celles de la candidate dont nous parlions il y a quelques semaines. Lors de la première correction, une note de 13/20 lui est attribuée par le correcteur N°1. Le second correcteur lui attribue quant à lui une note de 8/20.
L’écart étant trop grand, une deuxième relecture devient nécessaire. Lors de cette deuxième correction dite « d’harmonisation », le correcteur N°1 dégrade la note du candidat, la faisant passer de 13 à 11. Quant au second correcteur, par ailleurs directeur général des services au sein d’une mairie du sud, son appréciation se résume à un copié-collé de sa première correction. Le tout avec une note différente, certes augmentée pour se rapprocher du correcteur N°1, qui sera gribouillée au stylo.
Pas plus d’explication au téléphone
« Lorsque j’ai pris connaissance de mes copies, j’ai voulu en savoir plus et poser la question au CDG. L’accueil était glacial. La personne qui m’a répondu au téléphone m’a carrément dit : « Vous appelez pour quoi ? Vous croyez qu’on magouille les copies ?' », rapporte-t-il l’échange peu cordial. Il restera sur sa faim.
Il ne saura donc jamais s’il était « ce » candidat « admissible » l’espace de deux heures de temps sur le site du CDG avant que la page ne soit modifiée comme par magie.