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Concertation publique : Le projet du Parc du Volcan divise

Jusqu’au 23 juillet, le public est invité à donner son avis sur le projet d’André Thien Ah Koon de créer un parc de loisirs dans le village créole de Bourg Murat. "Opportunité économique" d’un côté, "préservation de la biodiversité" et "tourisme authentique" de l’autre se font face.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 13 juillet 2021 à 10H27

Le projet présenté actuellement a été revu à la baisse. Le Parc du Volcan nouvelle mouture s’étendra sur une surface de 15 hectares pour un montant estimé à 11,6 millions d’euros. En raison « d’oppositions de divers acteurs », l’hippodrome a disparu du projet, indique le dossier de concertation.
 
La zone « de découverte de la végétation des Hauts », la « zone ludique familiale » et la zone « sensationnelle » seront donc créées sur le thème du végétal et de la biodiversité à Bourg Murat. 30 000 à 40 000 visiteurs par an sont attendus par la commune du Tampon. Pour divertir les visiteurs, des aires de détente et de pique-nique, 10 tyroliennes, du vélo cross, du pump track (parcours de vélo), un ballon captif, un labyrinthe végétal ou encore des toboggans…
 
« Une opportunité économique pour la Plaine des Cafres et la commune », assure Jean-Michel qui habite depuis 50 ans à 300m du Champ de Foire. Ce fonctionnaire du ministère de l’Agriculture souscrit totalement aux arguments du maitre d’ouvrage et plus particulièrement à celui de l’emploi des jeunes. Il est rejoint par Eddy , 40 ans, habitant également de Bourg Murat, qui estime l’impact du projet « faible sur la nature », mais fort sur le quartier. Cuisinier dans un hôtel-restaurant à la Plaine des Palmistes, il ne voit pas d’inconvénients à casser des œufs pour garantir la tenue de l’omelette, compare-t-il.

 

Les « irréductibles » de la Cité des Topazes

Installés au cœur du projet du Parc du Volcan, des habitants de la Cité des Topazes ne comptent pas se laisser broyer. Cette concertation publique est une nouvelle occasion pour eux de faire entendre leur voix. 12 familles résident à l’année dans ce lotissement de 34 maisons. Loin d’être « contre un projet d’aménagement du Champ de foire », des résidents s’élèvent cependant contre un « projet illogique » et s’opposent en particulier à l’attraction phare du Parc : les 10 câbles de tyrolienne de 800m et 525m partant du Piton Dugain pour atterrir à l’arrière de la Cité.

Réunis au sein du collectif « Cafriplainois de cœur », les habitants des Topazes restent mobilisés depuis le lancement d’une pétition. Malgré une réunion publique organisée jeudi dernier, les questionnements et les inquiétudes perdurent face à ce projet qui « veut nous faire fuir ». « Sur les 55 hectares prévus à la base, il n’en reste plus de 15 qui vont être exploités. Que vont-ils faire du reste », interrogent-ils. 

Beaucoup ont investi depuis une vingtaine d’années pour s’offrir un coin de tranquillité et de verdure à l’image de Sylvie et Jean-Pierre. « Certains propriétaires ont déjà vendu à cause du projet » , assure le couple qui craint pour son intimité puisque le câble 10 passera au-dessus de leur jardin. Au delà de la vue, ce sont les cris, le bruit des déplacements à toute vitesse ou encore celui du vent dans les câbles qui inquiètent. 

Pour un « tourisme authentique »
 
Dans leur combat, ces « irréductibles » sont rejoints par Antoine Fontaine, leader de la C.mac (Collectif pour le maintien des activités au cœur de la Réunion), qui se pose également en tant que « simple citoyen ». « Ce projet de parc d’attraction est une aberration écologique dans le fait d’artificialiser un peu plus la nature. C’est aussi une aberration financière par son coût à supporter sur les finances publiques. On voit bien que le projet a été mal ficelé, rédigé vite fait pour s’accaparer les financements européens », pointe-t-il. Le leader du C.mac livre en revanche des pistes de « tourisme authentique, qui consolide et coordonne l’existant en développant l’histoire et la culture des hauts, ces zones rurales à valoriser ». 
 
La remise du bilan des garants de la concertation publique est attendue pour le 23 août prochain. La demande d’autorisation environnementale devra être déposée fin septembre. Outre la tranquillité des habitants de la Cité des Topazes notamment, il sera ici question de la protection de la faune et la flore existantes sur le site. Le maitre d’œuvre, qui prévoit « des mesures de protection ou d’évitement », y a déjà comptabilisé 87 espèces indigènes de végétaux et la présence d’oiseaux protégés comme le Tek Tek, le Zoizo la vierge mais aussi un couple de papangue.  

 

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