De quoi s’agit-il ? Des effets conjugués possibles de la crise et de la pandémie de la grippe A(H1N1).
Quelles sont les causes de mortalité qui nous menacent ? Selon de nombreux observateurs dans le monde, les plus importantes à craindre ne sont pas celles qui résultent de la maladie elle-même mais de ses conséquences qui peuvent entrainer une paralysie partielle de l’économie.
Le Premier ministre F. Fillon a d’ailleurs commencé à déclarer hier : « Même si le virus n’est pas très virulent, le fait qu’il y ait des centaines, voire des millions de personnes malades en même temps pose des problèmes de continuité de l’action publique, du fonctionnement des entreprises, qui peuvent avoir des conséquences dramatiques« , signe que la menace est bien réelle.
Les scénarios pessimistes prévoient une désorganisation des circuits de mise à disposition des denrées alimentaires telle qu’elle entrainera des pénuries graves et des famines, y compris dans les pays les plus industrialisés. Le problème est qu’on est de plus en plus dans ces pays, pour des raisons de profit, dans un système de flux tendus, et donc de stocks minimums. Sans compter que ces famines risquent d’entrainer des révoltes …
Alors ne sommes nous pas particulièrement fragilisés en raison de notre insularité et de l’éloignement de nos sources d’approvisionnement ? Quelle est la situation prévisible en ce qui nous concerne ? Comment ceux de nos dirigeants politiques, qui se gargarisent tant de développement durable et de La Réunion en 2050, pensent-ils faire face à cette menace ?
Certes ils se prononcent de plus en plus pour l’autosuffisance alimentaire, « nou importe trop« , c’est vrai et c’est bien de le dire, mais au-delà des mots que s’est-il passé de concret ? C’est bien beau les politiques qui donnent des effets dans 5 à 10 ans, mais chez nous c’est dans quelques mois que le pire peut commencer à se produire …
La plupart de nos dirigeants politiques me semblent avoir oublié que gérer c’est prévoir, et j’en soupçonne même certains de ne l’avoir jamais su. Et force est de constater qu’on ne prend bien souvent en compte les problèmes que lorsqu’il y a déjà le feu …
En disant ceci je ne vise personne en particulier, je suis aussi conscient qu’on peut considérer ce qui précède comme du catastrophisme, mais a contrario sous couvert de ne pas affoler les populations on nous sert trop souvent des messages du style « tout va très bien madame la marquise » ou « dormez en paix braves gens« , ce qui est bien signe qu’on veut nous endormir.
Alors ne serait il pas temps de concentrer nos efforts sur l’essentiel plutôt que sur des futilités ?
De plus les cyniques pourront dire que l’hypothèse d’une forte mortalité à la Réunion permettra de régler pour un moment les risques de coma circulatoire automobile, sans compter que si on a des pénuries de fourniture en carburant, le problème sera aussi temporairement réglé !…
Alors, est il encore possible de faire en sorte qu’ils n’aient pas raison a posteriori ? Certains diront qu’il est déjà trop tard, alors je répondrai que le pire n’est jamais certain … Et si le pire ne se produit pas il me semblerait néanmoins judicieux et urgent de reconsidérer nos priorités.
Feroz
