Dimanche dernier, les forces de l’ordre ont pris position autour de la plage d’Itsandra-Mdjini, aux Comores, pour en interdire l’accès aux femmes, a constaté un journaliste de l’AFP. Un semblable incident s’était déjà produit le 27 mai.
Choquées, sept associations de la ville ont envoyé une lettre aux ministres de l’Education, de l’Intérieur, et au chef de l’Etat Ikililou Dhoinine, exigeant « une réaction rapide« .
« L’affaire est très sérieuse et mérite une très grande attention. On se demande si nous ne sommes pas en passe de glisser dans une dictature des notables (…) avec la complicité active ou passive de ceux à qui nous avons confié notre destinée collective« , écrivent les auteurs de cette lettre, dont l’AFP s’est procuré une copie.
« Instrumentalisation » de la religion
Pointant du doigt la montée de l’islamisme, les signataires dénoncent « la sournoise instrumentalisation de la religion » et demandent à l’Etat de ne « pas laisser gérer sa responsabilité par une notabilité et des activistes religieux (…) contre les femmes et la jeunesse« .
La plage d’Itsandra-Mdjini, rappelle cette lettre, « a toujours été publique, laïque, et ouverte à tous, sans discrimination d’âge ou de sexe« .
Une telle tentative d’interdiction par les dignitaires religieux s’était déjà produite en 2011 et avait déjà suscité de vives réactions.