Dimanche, deux incendies ont eu lieu : un premier à Cambaie où ont brûlé 10.000 tonnes de déchets verts qui n’avaient pu être compostés puisque la plate-forme du Port est complètement saturée, et un deuxième au centre de tri de Cycléa. Étrange rappel de l’incendie de la décharge de Saint-Etienne, et difficile cette fois de dire que tout ceci n’est qu’accident…
En tout cas, les riverains ont raison de s’inquiéter car à chaque fois, ce sont des quantités faramineuses de dioxines qui sont rejetées dans l’air, et ces puissants cancérigènes s’accumulent dans l’herbe, la viande… et aussi dans nos corps.
Alors certains remettront à l’ordre du jour la construction d’incinérateurs censés nous éviter toute cette dioxine… Ce qu’ils ignorent, c’est que les incinérateurs, même nouvelle génération, rejettent encore plus de dioxines que ces incendies « accidentels » pendant les 60 heures par an où ils fonctionnent sans filtre. Sans compter les 2 000 composés toxiques, métaux lourds et particules ultra-fines qui pénètrent les poumons et provoquent maladies cardiovasculaires et cancers, causant ainsi 350 000 morts prématurées dans l’UE selon l’Inserm.
Ce n’est pas d’incinérateurs dont nous avons besoin, mais plutôt de nouvelles plate-formes de compostage pour composter plus, de centres de tri pour recycler plus, mais surtout de décisions politiques fortes et de prise de conscience de la population pour que soient triés et non enfouis les ¾ de nos poubelles qui sont encore valorisables.
Pour soutenir les 50 médecins et professionnels de santé déjà engagés pour une gestion des déchets à la Réunion respectueuse de la santé publique, signez et faites signer la pétition de l’ARMSE sur www.armse.fr.