Aujourd’hui en plein travail européen, Elie Hoarau revient de Bruxelles où il a rencontré son groupe, la Gauche unitaire européenne (GUE). La première action politique à laquelle il risque d’être confronté avec ses collègues parlementaire, est le vote qui entérinera ou rejettera la candidature de José Manuel Barroso qui a obtenu hier soir le soutien de tous les chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union.
Elie Hoarau refuse de se confronter au scénario qui se profile devant lui: un vote au centre peu probable, ou une abstention qui pourrait décevoir ses partisans. Pourtant, il n’y a qu’un seul candidat déclaré : José Manuel Barroso, de la droite conservatrice.
Une coalition (verts, gauche, centre) propose elle, l’alternative Guy Verhofstadt qui avait déjà été battu, il y à 5 ans, par Barroso, à la conquête du même poste. Le PSE, parti européen majoritaire de gauche, a pour sa part, refusé de présenter un candidat, peut-être lassé des défaites à répétition dans les campagnes européennes…
Elie Hoarau n’a donc guère le choix mais continue d’envisager une candidature surprise, plus qu’hypothétique, d’un parlementaire de gauche à la popularité extrême, qui pourrait unir l’opposition derrière lui. L’espoir qu’il dit nourrir est contre-dit par son aveu de la position de faiblesse de la gauche en Europe: « Vu la composition actuelle du parlement, il semble difficile d’obtenir une position majoritaire pour la gauche. »
Barroso en mauvaise posture, mais personne pour le faire tomber
Lors du Conseil Européen, hier, les 27 chefs d’Etat et de gouvernements ont unanimement entériné la candidature de José Manuel Barroso. Ils y ont été contraints afin de faire respecter la direction politique prise par le peuple européen, et qui fut exprimée par la large victoire aux législatives de la droite conservatrice dont Barroso est l’unique candidat.
Mais les chefs d’Etat de l’Union européenne ont quand même refusé d’obliger le Parlement à se réunir dès la mi-juillet. Le vote devra alors avoir lieu à la mi-novembre (fin du premier mandat de Barroso) et la ratification du Traité de Lisbonne, modifiant le processus de nomination du Président de la Commission européenne, aura lieu en octobre, ce qui handicapera Barroso. Le vote au parlement désignera alors le Président avec la majorité absolue, mais le manque de popularité de Barroso auprès des parlementaires hypothèque fortement ses chances.
La nomination de José Manuel Barroso a donc l’air compromise pour l’instant, mais aucune coalition contestataire parlementaire n’arrive à se faire entendre auprès des chefs d’Etat. Cette décision ne sera sûrement pas la plus importante que le député réunionnais aura à prendre, mais elle augurera de sa ligne politique. C’est aussi un bon entraînement pour les nombreux compromis qu’il aura à trouver pendant les cinq prochaines années…