Suite à la nouvelle attaque mortelle de requin qui est survenue ce 9 mai sur un jeune passionné de sports nautiques, j’ai sollicité le Président de la République afin d’obtenir un arbitrage concernant la demande d’annulation de l’arrêté de commercialisation des requins.
En effet, nous assistons à une prolifération des requins Bouledogues sur nos côtes et jusque dans nos lagons. 7 années d’interdiction n’ont pas suffi à éviter les drames. Il faut dire que sur une île, il est contre nature de dire aux jeunes de tourner le dos à la mer, au contraire nous devrions être fiers de notre identité maritime.
Certains vont proposer une énième étude sur la question comme on le fait toujours en politique… Cependant nous ne devons pas céder à la facilité sur un sujet où des vies sont brisées. A-t-on seulement pensé aux dégats psychologiques causés à ce groupe d’amis qui a perdu Alexandre, Adrien et maintenant Kim. Certains de ces amis ayant vécu les attaques en direct. Et la famille de ce pêcheur de bichiques passionné par son métier ? Ces 11 familles frappées par l’effroi méritent que l’on propose des solutions à la hauteur des enjeux. Car disons-le, l’enjeu est de protéger les Réunionnais. Ne sombrons donc pas à la facilité car le drame peut se produire dans notre lagon et toucher encore d’autres familles.
Beaucoup d’argent a déjà été mis dans des études scientifiques : 800 000 euros soit la plus grande étude mondialement menée sur le sujet. Force est de constater qu’il s’agit là d’un énorme fiasco.
Nous devons maintenant passer à une phase opérationnelle et expérimenter des solutions concrètes. Parmi celles proposées par les amoureux de la mer, il y a la nécessité de renforcer l’effort de pêche en sollicitant les pêcheurs plaisanciers et/ou professionnels, avec une politique publique incitative (comme cela a été le cas avec succès aux Seychelles en 2011). L’espèce concernée, le requin bouledogue très prolifique et robuste, n’est nullement en péril. Avec 15 fœtus par portée, l’espèce ne serait aucunement menacée. Bien au contraire, dans quelques années, cela permettrait de limiter la prolifération et de réguler leur nombre.
Pour accompagner la pression de pêche traditionnelle, le retour de la commercialisation est nécessaire. Il convient donc de supprimer l’arrêté d’interdiction de commercialisation et de lancer, sur notre territoire, une filière de vente de requins.