
Petit rappel des faits : Jeudi, la situation est bloquée. Les salariés grévistes de la Sicalait campent sur leurs positions. Ils réclament toujours le départ de leur directeur, Olivier Dekokère, dont ils décrivent le comportement comme étant à la limite de l'esclavagisme... C'est leur seule revendication. En face, le conseil d'administration fait bloc et maintient son soutien au directeur.
Jeudi après-midi, les administrateurs se réunissent et se quittent vers 17h après avoir pris la décision de refuser le licenciement d'Olivier Dekokère.
Les choses vont ensuite s'accélérer. Trois administrateurs, une fois la réunion terminée, prennent la route de la Plaine des Cafres pour aller à la rencontre des grévistes. Peu de temps après, Zinfos, sous la plume de Ludovic Grondin, publie un premier article intitulé "Le directeur de la Sicalait a laissé des traces en métropole ", duquel il ressort qu'Olivier Dekokère n'a pas laissé un très bon souvenir auprès de ses ex-collaborateurs en métropole. Ludovic Grondin a notamment interrogé l'ancien président d'un groupement agricole de métropole dans laquelle Dekokère travaillait avant de venir à la Réunion, et qui accuse ce dernier de "discrimination".
Ce témoignage ne peut que donner du crédit aux accusations des salariés grévistes. En quelques dizaines de minutes, plus d'un millier de lecteurs ont consulté l'article et sur place, à la Plaine des Cafres, tout le monde est au courant, grévistes comme administrateurs présents. Indiscutablement, le témoignage de l'ancien président a pesé lourd dans l'issue des négociations.
Mais deux heures plus tard, je publie sur mon Blog un autre article ("Et si le conflit de la Sicalait n'était qu'une énorme manipulation? ") qui va en sens totalement inverse et qui révèle les dessous de la grève. Je révèle entre autre qu'Olivier Dekokère avait découvert que son prédécesseur, Yves Evenat, avait habilement mis en place un système dans lequel la Sicalait prenait à son compte des sommes énormes normalement dues par une de ses filiales, Fermes et Jardins, de façon à permettre à cette dernière de dégager des bénéfices... et de verser des dividendes à Yves Evenat, qui en est actionnaire. Une fois le pot aux roses découvert, Yves Dekokère avait décidé d'y mettre fin et de virer en avril prochain Yves Evenat de son poste de directeur de Fermes et Jardins. Voyant ses intérêts menacés, Yves Evenat décide de passer à l'offensive et, s'appuyant sur certains relais qu'il a conservés au sein de la Sicalait après les dizaines d'années qu'il a passées à sa tête, réussit à convaincre certains meneurs syndicalistes de déclencher une grève. Ces derniers acceptent, trop heureux qu'ils sont de se débarrasser du même coup d'un directeur qui avait remis certains au travail, avait dénoncé des primes touchées sans contreparties... et dont on dit qu'il avait également découvert quelques malversations qu'il s'apprêtait à dénoncer...
Si l'article de Ludovic Grondin avait donné du grain à moudre aux grévistes, l'article du Blog allait plutôt dans le sens du conseil d'administration.
C'est alors qu'à la surprise générale, on apprend le lendemain matin par voie de presse que le président de la Sicalait, Patrick Hoarau, présent la veille au soir à la Plaine des Cafres, avait décidé de donner satisfaction aux grévistes, que le directeur Dekokère était licencié et que la grève était finie...
Surprise des administrateurs ! Ils se demandent comment une telle décision a pu être prise, alors que la veille, ils s'étaient quittés sur une décision officielle de conserver le directeur et de tenir tête aux grévistes. D'autant qu'entre-temps, ils ont eux aussi lu l'article du Blog et découvert avec stupéfaction des éléments qu'ils ignoraient eux mêmes, notamment sur les manipulations comptables de l'ancien directeur et sur les intérêts qu'il en avait retirés. Les sommes en jeu sont considérables et on parle de plusieurs millions d'euros. Certains avancent même beaucoup plus...
Ils décident donc de demander des comptes à leur président. Zinfos continue son travail et cherche à les contacter, d'autant que nous apprenons que ces "dissidents" seraient majoritaires au sein du conseil. Ce n'est que l'après-midi que deux d'entre eux acceptent de parler à Ludovic Grondin. Il ressort de leurs propos qu'ils conservent leur soutien à leur président Patrick Hoarau (pour le moment, pour ceux qui savent lire entre les lignes...), mais qu'ils exigent des explications. Ils veulent à tout prix comprendre sur quelles bases, au vu de quels éléments qu'ils ignoreraient, Patrick Hoarau a décidé de transgresser une décision officielle qu'ils avaient prise quelques heures plus tôt en conseil d'administration, sans que mandat ne lui en soit donné...
Pour bien comprendre les rapports de force, il faut savoir que le président n'est que l'élu du conseil d'administration et que les administrateurs ne sont que les élus, les représentants des éleveurs. Or, ces derniers ont tout lieu de se réjouir de la gestion d'Olivier Dekokère car, depuis son arrivée, ce dernier a remis de l'ordre dans la coopérative et dégagera cette année un bénéfice de près de 900.000 euros, somme que les éleveurs se partageront. Et on n'en est qu'au début, le ménage ne faisant que commencer... Donc, les éleveurs souhaitent garder ce directeur qui leur rapporte des sous, et ils l'ont bien fait comprendre aux administrateurs, qui l'ont fait comprendre au président...
Si chaque partie campe sur ses positions, on pourrait assister dans les jours qui viennent à un conflit opposant cette fois brutalement les éleveurs, véritables propriétaires de la Sicalait, qui souhaitent le maintien d'Olivier Dekokère, face aux employés qui ont arrêté leur grève mais qui pourraient bien la reprendre si décision était prise de ne plus licencier leur directeur...
Jeudi après-midi, les administrateurs se réunissent et se quittent vers 17h après avoir pris la décision de refuser le licenciement d'Olivier Dekokère.
Les choses vont ensuite s'accélérer. Trois administrateurs, une fois la réunion terminée, prennent la route de la Plaine des Cafres pour aller à la rencontre des grévistes. Peu de temps après, Zinfos, sous la plume de Ludovic Grondin, publie un premier article intitulé "Le directeur de la Sicalait a laissé des traces en métropole ", duquel il ressort qu'Olivier Dekokère n'a pas laissé un très bon souvenir auprès de ses ex-collaborateurs en métropole. Ludovic Grondin a notamment interrogé l'ancien président d'un groupement agricole de métropole dans laquelle Dekokère travaillait avant de venir à la Réunion, et qui accuse ce dernier de "discrimination".
Ce témoignage ne peut que donner du crédit aux accusations des salariés grévistes. En quelques dizaines de minutes, plus d'un millier de lecteurs ont consulté l'article et sur place, à la Plaine des Cafres, tout le monde est au courant, grévistes comme administrateurs présents. Indiscutablement, le témoignage de l'ancien président a pesé lourd dans l'issue des négociations.
Mais deux heures plus tard, je publie sur mon Blog un autre article ("Et si le conflit de la Sicalait n'était qu'une énorme manipulation? ") qui va en sens totalement inverse et qui révèle les dessous de la grève. Je révèle entre autre qu'Olivier Dekokère avait découvert que son prédécesseur, Yves Evenat, avait habilement mis en place un système dans lequel la Sicalait prenait à son compte des sommes énormes normalement dues par une de ses filiales, Fermes et Jardins, de façon à permettre à cette dernière de dégager des bénéfices... et de verser des dividendes à Yves Evenat, qui en est actionnaire. Une fois le pot aux roses découvert, Yves Dekokère avait décidé d'y mettre fin et de virer en avril prochain Yves Evenat de son poste de directeur de Fermes et Jardins. Voyant ses intérêts menacés, Yves Evenat décide de passer à l'offensive et, s'appuyant sur certains relais qu'il a conservés au sein de la Sicalait après les dizaines d'années qu'il a passées à sa tête, réussit à convaincre certains meneurs syndicalistes de déclencher une grève. Ces derniers acceptent, trop heureux qu'ils sont de se débarrasser du même coup d'un directeur qui avait remis certains au travail, avait dénoncé des primes touchées sans contreparties... et dont on dit qu'il avait également découvert quelques malversations qu'il s'apprêtait à dénoncer...
Si l'article de Ludovic Grondin avait donné du grain à moudre aux grévistes, l'article du Blog allait plutôt dans le sens du conseil d'administration.
C'est alors qu'à la surprise générale, on apprend le lendemain matin par voie de presse que le président de la Sicalait, Patrick Hoarau, présent la veille au soir à la Plaine des Cafres, avait décidé de donner satisfaction aux grévistes, que le directeur Dekokère était licencié et que la grève était finie...
Surprise des administrateurs ! Ils se demandent comment une telle décision a pu être prise, alors que la veille, ils s'étaient quittés sur une décision officielle de conserver le directeur et de tenir tête aux grévistes. D'autant qu'entre-temps, ils ont eux aussi lu l'article du Blog et découvert avec stupéfaction des éléments qu'ils ignoraient eux mêmes, notamment sur les manipulations comptables de l'ancien directeur et sur les intérêts qu'il en avait retirés. Les sommes en jeu sont considérables et on parle de plusieurs millions d'euros. Certains avancent même beaucoup plus...
Ils décident donc de demander des comptes à leur président. Zinfos continue son travail et cherche à les contacter, d'autant que nous apprenons que ces "dissidents" seraient majoritaires au sein du conseil. Ce n'est que l'après-midi que deux d'entre eux acceptent de parler à Ludovic Grondin. Il ressort de leurs propos qu'ils conservent leur soutien à leur président Patrick Hoarau (pour le moment, pour ceux qui savent lire entre les lignes...), mais qu'ils exigent des explications. Ils veulent à tout prix comprendre sur quelles bases, au vu de quels éléments qu'ils ignoreraient, Patrick Hoarau a décidé de transgresser une décision officielle qu'ils avaient prise quelques heures plus tôt en conseil d'administration, sans que mandat ne lui en soit donné...
Pour bien comprendre les rapports de force, il faut savoir que le président n'est que l'élu du conseil d'administration et que les administrateurs ne sont que les élus, les représentants des éleveurs. Or, ces derniers ont tout lieu de se réjouir de la gestion d'Olivier Dekokère car, depuis son arrivée, ce dernier a remis de l'ordre dans la coopérative et dégagera cette année un bénéfice de près de 900.000 euros, somme que les éleveurs se partageront. Et on n'en est qu'au début, le ménage ne faisant que commencer... Donc, les éleveurs souhaitent garder ce directeur qui leur rapporte des sous, et ils l'ont bien fait comprendre aux administrateurs, qui l'ont fait comprendre au président...
Si chaque partie campe sur ses positions, on pourrait assister dans les jours qui viennent à un conflit opposant cette fois brutalement les éleveurs, véritables propriétaires de la Sicalait, qui souhaitent le maintien d'Olivier Dekokère, face aux employés qui ont arrêté leur grève mais qui pourraient bien la reprendre si décision était prise de ne plus licencier leur directeur...