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Comment changer notre rapport à la Nature?

La crise économique a occulté l’urgence écologique, les questions d’identité et la préservation de la biodiversité. Pourtant, les dérèglements climatiques provoquent d’immenses catastrophes, avec leur cohorte de détresses, comme celles des migrations. La pollution atmosphérique accroît l’exposition aux maladies, les monocultures intensives épuisent les sols et arraisonnent les dernières terres épargnées par la religion du […]

Ecrit par Dr Bruno Bourgeon, président d'AID – le mercredi 02 septembre 2015 à 06H18

La crise économique a occulté l’urgence écologique, les questions d’identité et la préservation de la biodiversité. Pourtant, les dérèglements climatiques provoquent d’immenses catastrophes, avec leur cohorte de détresses, comme celles des migrations.

La pollution atmosphérique accroît l’exposition aux maladies, les monocultures intensives épuisent les sols et arraisonnent les dernières terres épargnées par la religion du « progrès« . Sans oublier la bien moins tragique mais tout aussi problématique conversion des rivages, montagnes et campagnes en parcs d’attraction pour urbains mondialisés.

Non seulement « notre maison brûle et nous regardons ailleurs« , comme disait Jacques Chirac au sommet de la Terre à Johannesburg en 2002, mais, faut-il ajouter avec Nietzsche, « le désert croît« . Quand l’écologie politique n’est qu’un théâtre de luttes de places, et la politique écologique des gouvernements qu’un greenwashing de circonstance, ne nous étonnons pas que l’alarme vienne aujourd’hui des autorités spirituelles.

Dans Laudato si’ (« Loué sois-Tu, Seigneur« ), l’encyclique publiée le 18 juin, le pape François prône une certaine décroissance pour endiguer la dévastation planétaire. Car « tout est lié« , écrit-il, la « domination absolue de la finance » et la « culture du déchet« .

La Conférence de Paris sur les changements climatiques, qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre, doit marquer un retour du politique vers les enjeux écologiques, les seuls enjeux à pouvoir encore faire l’objet d’un consensus universel. Ce sera difficile.

« Car« , prévient Jean-Claude Ameisen, médecin immunologue, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et producteur de l’émission « Sur les épaules de Darwin« , sur France Inter, « nous ne regardons pas ailleurs, nous focalisons notre regard sur le seul réchauffement climatique. Erreur majeure. Le climat n’est qu’un révélateur. On peut très bien prolonger la catastrophe écologique et sanitaire planétaire avec deux degrés Celsius de moins« , prévient-il. En effet, il est tout à fait possible de diminuer les émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre sans forcément réduire celles des particules fines ou des dérivés nitrés, qui sont de véritables dangers pour la santé. Ainsi, « focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique risque de nous détourner des efforts indispensables pour protéger la santé humaine, réduire les inégalités et préserver notre environnement« .

Comme disait Einstein, « nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec la même façon de penser que celle qui les a engendrés« . Un autre rapport à la nature, c’est-à-dire à notre propre humanité, doit s’inventer. Pas si éloigné que cela du regard émerveillé et inquiet que Charles Darwin portait sur les espèces aux espaces désormais menacés.

Dr Bruno Bourgeon, président d’AID
http://aid97400.re

 

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