Nicolas Sarkozy a convoqué pour ce soir un Bureau politique de l’UMP afin que le parti prenne une position officielle pour le 2ème tour de l’élection législative partielle du Doubs où le candidat UMP, à la surprise générale, a été éliminé au 1er tour derrière les candidats FN et PS. Obligeant de fait le parti gaulliste à se positionner pour ou contre un soutien au candidat socialiste, pour faire barrage au Front national.
Avant même cette réunion, le mal est déjà fait. Nicolas Sarkozy ayant refusé de se prononcer dès dimanche soir, comme les autres responsables de partis politiques nationaux, il a donné l’impression d’un patron qui ne contrôle pas son parti, chacun s’exprimant de son côté, avec des avis souvent opposés.
D’un côté, l’aile centriste qui prône un vote en faveur du candidat PS, afin de faire barrage à la candidate d’Extrême droite, avec à sa tête un Alain Juppé qui a eu un positionnement très clair en affirmant que s’il devait voter dans le Doubs, il voterait socialiste. De l’autre, « la Droite forte« , plutôt favorable à une abstention, voire même pour certains à un vote Front national.
Ce soir, le Bureau politique, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, devrait s’orienter vers le « ni-ni« , ni Parti socialiste, ni Front national, tout en laissant à chacun une liberté de vote personnelle.
Ce faisant, Nicolas Sarkozy prend un grand risque. Si d’aventure, François Hollande (ou tout autre candidat socialiste) était éliminé au soir du premier tour de la présidentielle en 2017, et que lui même se retrouvait au second tour face à Marine Le Pen, il lui serait alors difficile d’appeler à un « front républicain » pour faire barrage à la candidate d’Extrême droite. François Hollande aura beau jeu de lui rappeler sa prise de position de février 2015 et de laisser leur « liberté de vote » à ses électeurs, assurant ainsi, de fait, l’élection de Marine Le Pen.
Ce soir, c’est bien plus qu’une décision pour le 2ème tour d’une petite élection législative partielle dans le Doubs dont il est question. Nicolas Sarkozy joue rien moins qu’une éventuelle réélection comme président de la République !
Dans le même registre, Alain Juppé, tout en restant fidèle à ses convictions et en sauvant l’honneur de la Droite, a eu une position bien plus intelligente.