
Nouvelle réunion du Haut conseil à la commande publique cet après-midi autour de Bernard Picardo, qui accueillait cette cession plénière de la HCCP. Margie Sudre, sa présidente, accompagné du représentant de la Préfecture Xavier Brunetière, a tenté de répondre aux différentes attentes des acteurs économiques. Une énergie qui n'aura pas suffi pour calmer les inquiétudes du bâtiment.
"Tout ce qui est fait est utile mais si je reprends les sommes prévues pour l'année 2010, soit 1,180 milliards, nous n'en sommes qu'à 651 millions utilisés", n'en démord pas Jean-Marie le Bourvellec, président de la FRBTP. "Monsieur le Préfet avait lui-même considéré que le taux des sommes engagées était trop bas. Aujourd'hui, nous n'en sommes qu'à environ 55% des sommes engagées".
Les banques ne jouent pas le jeu selon le BTP
Jean-Marie le Bourvellec, pour appuyer ses propos, a décompté de cette somme les 80 millions d'euros provenant du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) qui crée forcément un décalage dans les engagements. Inquiet, le président de la FRBTP conclut : "On se prépare à nouveau à une année critique", dit-il avant de renouveler son souhait de voir un nouveau plan de mesures exceptionnelles.
La réponse préfectorale n'a semble-t-il pas calmé les virulences. "Nous veillerons à être vigilants sur les restes à réaliser ainsi que sur une accélération du processus de FCTVA", a expliqué Xavier Brunetière.
La CAPEB, elle, demande la transparence dans les SEM. "Seule la SHLMR a joué le jeu jusqu'à présent", précise son président, Franck Legros. Elle a présenté cet après-midi une motion à l'adresse de la présidente qui a promis de prendre en compte ses inquiétudes concernant les allotissements et les difficultés d'engager des prêts auprès des banques.
Le HCCP n'est pas le donneur d'ordre
Malgré les vives critiques exposées par les professionnels, les groupes de travail du Haut conseil avaient présenté, plus tôt dans la réunion, l'état d'avancement des "facilitateurs" de la commande publique. Parmi ces avancées, notons des pistes de réflexion dans l'accès à la commande publique, notamment à l'égard des TPE. Ainsi, la délivrance des certifications fiscales et sociales, qui prend beaucoup de temps, pourrait être automatisée, dégageant du temps aux chefs d'entreprises.
Le haut conseil s'est clos sur un air de scepticisme ambiant du côté des acteurs du BTP qui réclamaient plus d'impact dans leurs entreprises de ces mesures. Pour Franck Legros "on nous parle de millions, mais moi je souhaite savoir ce que je pourrais bien dire aux gens avec qui je travaille. On ne voit pas de projets". Devant ce mécontentement, Margie Sudre a tenu à rappeler que le HCCP n'était "pas un donneur d'ordre" mais simplement un facilitateur de la commande publique. "Messieurs du BTP, je tiens à vous rappeler tout de même, car je pense que cela n'a pas bien été compris de votre part, nous sommes là dans une démarche d'accompagnement", a-t-elle expliqué. La prochaine cession se tiendra à la mi-mars.