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Collège Oasis : Confidences d’un assistant d’éducation

Alors que le collège de l'Oasis fermait ses portes ce matin pour le quatrième jour d'affilée, le malaise des enseignants qui ont été les premiers à embrayer suite à l'agression de lundi dernier est largement vécu, de la même façon, par l'équipe pédagogique présente à leurs côtés.

Ecrit par Ludovic Grondin – le vendredi 04 mars 2011 à 12H54


De nouveau ce matin, une dizaine de parents d’élèves s’est massée devant les grilles de l’établissement scolaire de l’Oasis du Port. Tous sont venus réclamer une nouvelle fois la venue de Mostapha Fourar, le Recteur, déclinant l’invitation du Rectorat à les recevoir lundi à Saint-Denis. C’est dans ce climat plus que tendu qu’attendent les professionnels de l’éducation, de l’enseignant au principal en passant par les « petites-mains » de l’éducation nationale : les assistants d’éducation sous statut d’agent non-titulaire de l’État qui épaulent avantageusement le conseiller principal d’éducation dans ses tâches quotidiennes.

Réel écœurement

Les assistants d’éducation exercent aussi bien dans les collèges que les lycées. Leur mission principale : encadrer les élèves durant le temps scolaire. Au-delà de cette prérogative, ils travaillent en équipe et participent auprès du conseiller principal d’éducation (CPE) au contrôle d’assiduité de ces mêmes élèves.

C’est dans cette vision d’un boulot utile que s’est engagé il y a un an Didier auprès du collège Oasis du Port. Envisageant dans un premier temps de passer un concours pour devenir, après cette expérience, lui-même CPE, celui-ci décline aujourd’hui cette possibilité. Il s’explique.

« J’ai postulé ici il y a plus d’un an, sur candidature spontanée ». Recruté par le principal de l’établissement lui-même, Didier a commencé à travailler au collège en mars 2010. De quoi vivre durant ce laps de temps trois épisodes de violence qui ont amené, à chaque fois, à la paralysie de l’établissement.

Actuellement sous contrat à durée déterminée renouvelable pour une durée maximale de six ans au total, cet assistant d’éducation, la vingtaine, n’envisage plus de rester dans ce milieu très longtemps. « Je souhaite quitter cet univers. Il y a un sentiment de dégoût lorsque l’on voit la violence qu’il y a dans nos murs ».

Un sentiment qu’il agrémente par du vécu. « En janvier dernier, il y a eu un racket flagrant devant le portail du collège, les agents de la garde mobile de sécurité (ndlr : déployée par le Rectorat suite à l’agression de fin décembre) n’ont pas bougé pour aider le gamin volé. Leur champ d’action reste limité. Ils n’ont semble-t-il pas le droit d’intervenir, c’est vraiment un dispositif inutile ! », clame-t-il

Des assistants qui ont fort à faire

Lui qui envisageait de profiter de cette expérience au plus près des élèves pour embrayer sur un concours débouchant sur le titre de CPE, Didier s’est résigné bien malgré lui. « J’espère trouver autre chose et quitter ce milieu de l’éducation ». Mais conscient de la réalité économique, celui-ci reste lucide : « tant que je n’ai pas autre chose, je resterai malgré tout ».

Au passage, Didier n’hésite pas à tacler le profil de recrutement des assistants d’éducation. « Nous sommes trois assistants dans le collège, je suis le seul garçon. Je pense qu’il ne faut, à ce poste, que des hommes car devant l’agressivité des élèves parfois, la carrure d’un homme peut énormément aider ».

 

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