Le pôle spécialisé, très attendu des familles des victimes, est basé au tribunal de Nanterre et se compose de trois magistrats instructeurs, un parquetier, plusieurs greffiers et deux juristes spécialisés.
Dès sa création, le pôle a hérité de 241 dossiers dont 178 affaires non élucidées et 68 procédures de crime en série. L’objectif est que ces affaires ne finissent pas aux oubliettes et que l’efficacité des investigations requises pas les juges d’instruction ne se perde en passant d’un magistrat à l’autre.
Sept dossiers viennent de faire l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire. Une salle du tribunal de Nanterre leur est entièrement consacrée. Elle s’étale sur 35 mètres de long alors qu’une salle de 150 m2 stockera également les scellés.
Parmi eux, celui de la Réunionnaise Nathalie Boyer retrouvée égorgée en 1988 à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère (38). L’adolescente de 15 ans avait disparu de son domicile et avait été retrouvée le lendemain matin par un cheminot le long d’un chemin forestier.
C’est justement en Isère que dans les années 80-90, plusieurs jeunes victimes âgées de 6 à 15 ans et d’origine nord-africaines ont été enlevées et retrouvées mortes étranglées, souvent à proximité de chez elles. À la demande de Corinne Hermann, juriste du cabinet parisien Seban-Hermann, très investie dans la création du pôle Cold Case, ces crimes non résolus avaient été rapprochés afin de rechercher s’ils n’étaient pas l’œuvre d’un tueur en série.
Trois autres dossiers concernent l’ogre des Ardennes, le tueur en série Michel Fourniret, et sa femme Monique.
Avec des moyens et du sérieux, ces affaires non-élucidées vont sans doute un jour prochain connaitre leur dénouement. Même s’il va falloir encore attendre…