Ils ont déjà perdu 145 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis le début de la crise sanitaire. « Nous sommes très contents de voir que le déconfinement approche, mais nous restons inquiets car il ne se fera que progressivement » réagit Bernard Picardo, président de la CMA, suite aux annonces d’Edouard Philippe.
« Nous souhaitons alerter sur les entreprises qui vont devoir équiper leurs salariés, et sur le retour de la clientèle qui ne se fera pas d’un coup. Tout cela aura un coût, et les mesures barrières risquent d’impacter la production. »
En clair, les artisans ne seront pas sortis d’affaire après le 11 mai. Il faudra investir dans des masques en nombre suffisant, dans du gel hydro alcoolique, et réorganiser le travail pour respecter la distanciation physique.
Et si le gouvernement refuse toujours d’annuler complètement les charges sociales et fiscales des petites entreprises pour la période, comme le demande la CMA, il leur faudra aussi trouver un moyen de les payer malgré l’absence de chiffre d’affaires.
Alors pour soutenir les artisans peï, la Chambre organise dès aujourd’hui un jeu sur sa page Facebook: Il suffit de se prendre en photo avec son artisan préféré (ou devant son commerce), comme son barbier ou son fleuriste , d’y ajouter le badge « Tous avec son artisan », et de publier la photo sur le réseau social. Les trois photos les plus « likées » feront gagner une tablette à leur auteurs.
Des courriers adressés à la CGSS, au Préfet et au gouvernement
Après 42 jours de confinement, pendant lesquels 67% des entreprises de la CMA étaient en cessation temporaire d’activité, aucune augmentation significative des radiations n’a été enregistré.
« Lorsqu’un artisan nous appelle pour se faire radier, on discute d’abord avec lui pour essayer de l’accompagner au mieux, et voir s’il a bénéficié de toutes les aides mises en place, explique Bernard Picardo, mais c’est dans les semaines qui viennent que l’on verra vraiment les entreprises qui n’ont pas survécu à la crise ».
Pour compléter ces dispositifs d’aide, la CMA a adressé plusieurs courriers:
À la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) d’abord, pour voir comment elle pouvait accompagner les artisans dans l’obtention des équipements nécessaires (masques, surblouses, gel hydro alcoolique etc…).
Au Préfet de La Réunion pour demander à ce que soit pris en compte ce surcoût lié aux équipements sanitaires pour les marchés publics.
Au gouvernement enfin, pour qu’il maintienne ces dispositifs d’aide jusqu’au mois de juin, alors que la reprise de l’activité se fera au ralenti. Et pour qu’il annule entièrement les charges sociales et fiscales des petites entreprises pour la période au lieu de seulement les reporter.
120 couturières fabriquent des masques normes AFNOR
Parmi les 20.000 artisans que compte la CMA, 120 couturières fabriquant des masques aux normes AFNOR ont été identifiées par la chambre. Elles peuvent fabriquer jusqu’à 130.000 masques par mois, à destination des entreprises mais également du grand public.
Pour les trouver, il suffit de passer par le site de la CMA, [www.reparer.re]urlblank:http://www.reparer.re/ , qui assure l’encadrement du commerce de ces masques et de leur prix, compris entre 3 et 6 euros.
« En achetant auprès de ces couturières, il est ainsi possible d’obtenir une facture pour l’achat de masques » précise le président de la chambre, qui a également signé une convention avec le Lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis, pour que les élèves du BTS commerce international puissent faire un stage auprès des couturières, et aider ainsi au suivie de clientèle et à la prospection.