Une importante avancée pour les victimes.
La création d’un Fonds pour financer « les pertes et les dommages » a été saluée positivement par les pays en développement et les territoires vulnérables. Les représentants des îles ont été particulièrement offensifs devant la montée inexorable des océans et la disparition par noyade. Pour ces populations, « agir ou périr » n’est plus un slogan depuis longtemps.
La réaction française de tenir une conférence, à Paris, en juin 2023, visant « un nouveau pacte financier international envers les pays vulnérables », peut être un facteur opérationnel. En effet, personne ne viendra, s’il n’y a pas un caractère décisif pour plus de solidarité et de partage.
Une opportunité à saisir pour La Réunion.
Ce contexte est donc favorable pour que La Réunion invite les pays de la COI à constituer un front uni, rédiger un projet de développement complet pour 55 millions d’habitants et définir le cadre d’un financement à long terme pour réaliser une communauté de destin vicinale. La Réunion peut user de son statut de RUP au sein de l’Union Européenne pour simuler des perspectives concrètes qui s’étaleront sur le siècle en cours. L’annonce imminente d’une Conférence Territoriale Publique élargie aux forces vives dans le but de rédiger un projet réunionnais consensuel prend alors tout son sens.
L’Histoire avance, avec ou sans nous.
Certes, le temps est très court pour mettre en œuvre une stratégie globale mais on ne peut y échapper. D’ici-là, La Réunion devra préparer l’opinion à la 15e Convention des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra au Québec, du 7 au 9 décembre 2022. La thématique est de stopper la perte de biodiversité partout sur la planète. Les peuples autochtones seront valorisés comme les plus grands résistants face à la horde des prédateurs.
La Réunion est un cas concret de la disparition, en 2 siècles, d’une forêt tropicale de plusieurs millions d’années. L’ultime tentative de protéger 40% de son territoire est très menacée. Les conseil municipaux passent plus de temps à déclasser des terrains alors que rien n’est fait contre la prolifération des plantes invasives. De plus, nous sommes à la veille de perdre notre inscription au patrimoine de l’Unesco, un label durement arraché. Les zones lacustres et lagunaires ont été asséchées, accélérant les facteurs d’inondation des zones habitées.
En l’espace d’un mois, entre la COP27 sur le climat en Egypte et la COP15 sur la biodiversité, au Canada, l’accent est mis sur l’humain qui a besoin de sécurité commune et de développement durable. Au bout du compte, l’échéance d’éradication de la pauvreté, en 2030, est déjà inscrite au calendrier depuis 2015.
Pour le secrétariat du PCR,
Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN