Dans son nouvel état des lieux sur les impacts du changement climatique publié aujourd’hui à Yokohama (Japon), le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est plus que jamais alarmiste. Selon les experts qui composent ce groupe, l’intensification du réchauffement climatique va nuire à la croissance économique et augmenter les risques de conflits graves dans le monde.
Problèmes sanitaires, déséquilibres alimentaires, risque accru de conflits… Dans ce rapport, le plus complet depuis celui de 2007, le GIEC alerte sur « la probabilité d’impacts graves, étendus et irréversibles qui s’accroît avec l’intensification du réchauffement ».
Ce réchauffement climatique a déjà débuté et de nombreux phénomènes sont d’ores et déjà visibles comme la montée des eaux ou le recul des glaciers. À terme, des centaines de millions de réfugiés seront obligés de fuir les zones côtières, qui vont être petit à petit inondées, surtout en Asie.
Selon le rapport, le changement climatique va « ralentir la croissance économique, rendre plus difficile la réduction de la pauvreté (…) et en créer de nouvelles poches », touchant particulièrement les zones urbaines.
Par ailleurs, un climat globalement plus chaud aura également un impact sur la sécurité alimentaire, d’autant que la demande mondiale va augmenter. En cas d’augmentation du thermomètre de 2°C, la production de blé, maïs et riz devrait être affectée par rapport aux niveaux de la fin du 20e siècle.
La carte des zones de pêche devrait être redessinée. Les espèces marines seront plus nombreuses dans les latitudes moyennes et hautes, au contraire des zones autour des tropiques où l’on constatera « de forts taux d’extinction au niveau local ».
Les pays du Sud seront particulièrement touchés par des pénuries alimentaires. En Afrique et en Amérique du Sud, l’accès à l’eau sera déterminant. En Amérique du Nord, des évènements extrêmes comme des vagues de chaleur, des incendies ou des inondations côtières vont se produire de plus en plus souvent.
Avec l’augmentation de la pauvreté, une baisse de la nourriture et une eau de plus en plus rare, les risques de conflits violents vont aussi augmenter. Les différents pays vont se disputer des ressources devenues rares et s’opposer sur les opportunités provoquées par la fonte des glaces.
Le co-auteur du rapport du GIEC, Chris Field, a affirmé que les problèmes posés par le réchauffement « ne sont pas insolubles ». « Le vrai problème est que nous ne sommes pas assez ambitieux et agressifs pour les résoudre », a-t-il déclaré.
Le GIEC publiera un autre rapport dans une quinzaine de jours avec, cette fois-ci, des solutions. Malgré la lenteur des négociations entre les pays du monde sur un accord contraignant sur la dégradation de l’environnement, un espoir subsiste pour tenter d’inverser la tendance selon les climatologues.