Plus de 600 à l’intérieur et plus de 600 à l’extérieur, les employés communaux se sont déplacés en nombre cet après-midi. Visiblement convoqués en raison de la présence d’un cahier d’émargement, ils ont logiquement répondu présents dans la salle d’un restaurant de la zone industrielle de Bel-Air. La raison de leur déplacement : une « réunion d’information » sur les mesures prises dans le cadre du plan de redressement financier communal ainsi qu’un appel à la vigilance des employés vis-à-vis de la grève programmée demain (Voir « [Les syndicats appellent à la grève contre Claude Hoarau]urlblank:http://www.zinfos974.com/Les-syndicats-appellent-a-la-greve-contre-Claude-Hoarau-a-la-veille-du-1er-mai_a17212.html « ).
« Un petit effort pour garantir l’avenir«
Il est 14h45 lorsque Claude Hoarau s’élance dans un discours qui va durer près d’une heure. Son objectif est simple, expliquer aux employés communaux les raisons des récentes décisions validées par sa majorité, mais surtout « rassurer » son personnel sur l’avenir. « Nous n’avons pas le droit de vous donner des chiffres erronés. Nous vous devons la vérité« , introduit Claude Hoarau.
Volontiers percutant à l’égard des journalistes présents, Claude Hoarau sait qu’il doit convaincre son assemblée sur les difficultés de sa commune. Des difficultés à nouveau positionnées sur le socle des actions menées par son prédécesseur. Jusque-là rien de nouveau si ce n’est une augmentation de la masse salariale de près de 25 millions d’euros entre 2001 et 2008. Pourtant le maire de Saint-Louis reconnaît lui même que les services rendus à la population, entendez ses titularisations, étaient nécessaires.
« Il ne faut plus avoir peur d’un lendemain d’élection. Je me refuse d’envoyer au chômage des pères de famille recrutés en 2007 sous Cyrille Hamilcaro« , explique le maire. Mais en contrepartie, c’est une participation financière des agents communaux qui est demandée. En effet, la réduction des salaires et du temps de travail de 5% ainsi que les taxes locales votées le 15 avril dernier sont sur de nombreuses lèvres. Mais ce sont également les indemnités des élus et les dépenses des différents services qui ont d’ores et déjà été revues à la baisse, selon l’élu.
En guise de « compensation«
Avec 50 euros en moins sur les salaires pour les agents communaux et une ponction de 80 sur les salaires du personnel titularisé, Claude Hoarau a annoncé trois dispositifs majeurs. Le premier étant le rétablissement d’un projet de carrière pour ses salariés. Un projet qui avait été évoqué sous la mandature de Guy Ethève.
Pour ce faire, une augmentation des points d’indice des personnes titulaires d’un Contrat à durée indéterminée sera réalisé tous les deux ans. Quant aux stagiaires en voie de titularisation et il s’agit du second point, la baisse programmée de 5% ne leur sera pas imposée. Ils bénéficieront d’un avenant relatif au rétablissement de l’indice de correction à compter de 2014 ou 2015. Un indice de correction qui n’était pas prévu au programme.
Les efforts consentis par le personnel de la mairie de Saint-Louis seront donc compensés en partie, estime le maire : « Ce qui va régler le problème de manière claire et structurelle, c’est le maintien autour de 44 millions d’euros de la masse salariale« . Résultat, le maire a annoncé un excédent net de 3 millions d’euros en fin d’année et espéré la fin de la saisine de la Cour régionale des comptes. « Cette commune a besoin de vous pour un petit effort. Un petit effort pour garantir l’avenir« , affirme le maire de Saint-Louis, tout en misant sur les 7 millions d’euros issus des recettes des taxes locales.
« Notre défense, nous l’assumons ensemble«
Les syndicats à l’origine de la grève de ce vendredi n’ont pas été épargnés. Selon l’élu du Parti communiste réunionnais, ces mêmes syndicats n’étaient jamais présents lors des combats pour la défense des salariés sous la mandature de Cyrille Hamilcaro. Seul le dialogue social plus que la « confrontation » souhaitée par l’intersyndicale (CGTR, CFDT, FO, SAFPTR et CFTC) doit être de mise répète le premier magistrat.
Quant à la grève de demain, elle est jugée illégale en raison du dépôt tardif du préavis lundi dernier. « Je considère que ceux qui feront la grève demain veulent la démission de Claude Hoarau. C’est notre vocation historique de travailler pour les travailleurs« , lance le maire en appelant à la vigilance du personnel et en lui demandant de ne pas participer à un mouvement qu’il juge « politisé« .
Enfin, Claude Hoarau n’a pas manqué de dénoncer la programmation de cette grève le même jour que la tenue du Comité technique paritaire (CTP) sur les mesures de redressement. Et d’ajouter que les débordements ne seront pas tolérés…