Nos cirques, pitons et remparts viennent donc d’être classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Bravo ! Comme tous les Réunionnais, je suis fier que mon ile soit ainsi reconnue comme l’une des plus belles au monde. Nous en étions tous déjà persuadés dans nos cœurs. Voilà que le monde entier le reconnait également.
Loin de moi l’idée de jouer les rabats-joie. Mais une fois ce sentiment de fierté passé, vient le temps des interrogations.
Une augmentation prévisible de 30% du nombre de touristes serait, nous dit-on, l’un des principaux bienfaits de ce classement. Mais les touristes seront-ils prêts à payer des billets d’avion hors de prix pour venir admirer nos cirques, pitons et remparts? Vu le nombre de sites classés par l’Unesco, nous serons en compétition avec d’autres sites classés bien moins chers… Les touristes ne viendront à la Réunion que lorsque les prix des billets d’avion auront baissé. Et comme les lois du marché sont ce qu’elles sont, notre salut ne peut passer que par la mise en place d’une véritable continuité territoriale financée par l’Etat et l’Europe.
Et comme le bouche à oreille fonctionne parfaitement même au niveau mondial, notamment grâce à internet, ne risque t-on pas d’avoir des commentaires négatifs du fait de la saleté de notre ile? Ce classement au patrimoine mondial de l’Unesco ne serait-il pas l’occasion à saisir pour déclencher une vaste campagne de nettoyage et d’éducation des Réunionnais?
Mais surtout, j’avoue avoir du mal à imaginer les contraintes que va engendrer ce classement. On dit que cette inscription au patrimoine mondial de l’Unesco s’accompagne traditionnellement d’un grand nombre d’interdictions et d’obligations. Lesquelles?
Les élus à l’origine de ce classement ont fait de la publicité en jouant sur l’orgueil des Réunionnais, en mettant en avant la fierté que nous aurons le jour où notre ile sera classée. Mais nul n’a parlé des inconvénients. C’est maintenant que nous allons les découvrir…
J’espère simplement qu’ils ne seront pas plus importants que les avantages…
