Le procès en appel s’est déroulé en février et les juges rendront leur décision demain. Politiquement, c’est la décision de justice de tous les dangers pour Michel Fontaine. En première instance, le maire de Saint-Pierre s’en était tiré à bon compte, sans peine d’inéligibilité. Le parquet avait finalement fait appel de cette décision et Michel Fontaine s’était à nouveau retrouvé à la barre.
La justice lui reproche des faits de favoritisme et de détournements de bien dans le cadre de marchés informatiques truqués. Des contrats passés entre 2002 et 2005 pour un montant d’environ 10 millions d’euros.
Cinq autres personnes sont également concernées par ce jugement, dont Willy Caderby, l’ancien président de la Semita, la société d’économie mixte au centre de l’affaire. Celui qui fût conseiller municipal à Saint-Pierre risque cette fois 18 mois avec sursis, deux ans d’inéligibilité et 70.000 euros d’amende. Les deux procès avaient notamment permis de mettre en lumière les pots-de-vin qui gravitaient autour de l’attribution des marchés, en particulier concernant la maintenance du parc informatique.
L’affaire avait éclaté en 2005 lorsqu’un corbeau révélait l’existence de marchés publics truqués. En 2006, une information judiciaire avait alors été ouverte en vue d’enquêter sur l’existence de trois marchés informatiques suspects. Après plusieurs années d’enquête, d’investigations et de multiples auditions, les juges de la cour d’appel s’apprêtent donc demain à mettre un terme définitif, sauf pourvoi en cassation, à cette affaire qui est considérée comme un des plus gros scandales politico-financiers qu’ait connu la Réunion.