Les cinq personnes suspectées de préparation d’actes terroristes arrêtées à Saint-Denis hier – parmi lesquelles certaines envisageaient de partir en Syrie – sont toujours en garde à vue ce soir. Peu d’éléments filtrent de l’enquête car ce sont des enquêteurs parisiens qui mènent les auditions. La consigne est « motus et bouche cousue« . Une enquête qui dure depuis plusieurs mois et pour laquelle 24 policiers ont débarqué de métropole dimanche.
Quatre hommes de 24 et 21 ans et deux frères jumeaux âgés de 18 ans, ainsi qu’une femme de 62 ans, qui serait la mère d’un jeune déjà parti faire le jihad, sont suspectés d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Selon une source proche du dossier, l’homme de 21 ans retiendrait particulièrement l’attention des enquêteurs et serait décrit comme un « prédicateur salafiste » qui aurait déjà convaincu six personnes de partir en Irak ou en Syrie, dont le fils de la femme suspectée.
Les enquêteurs interrogent les suspects mais se penchent également sur les biens matériels saisis lors de la perquisition d’hier, comme les ordinateurs et les téléphones portables.
Concernant l’un des frères jumeaux, son avocat Me Molière affirme que les auditions se poursuivent afin de comprendre comment la radicalisation du jeune s’est déroulée. Il assure que son client avait envisagé de faire le jihad mais qu’il avait pris conscience de son erreur avant même l’intervention des autorités et ce, grâce à des représentants religieux qui l’auraient « remis sur le droit chemin ».
Leur garde à vue pourrait se poursuive encore 72 heures.
Pour rappel, 48 personnes radicalisées avaient été signalées aux autorités à La Réunion entre avril 2014 et mars 2015.