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Cilaos : La réconciliation familiale vire au pugilat

Après avoir mis un terme quasi définitif aux relations avec sa famille, Richard B., parti vivre en métropole depuis sept ans, avait décidé de revenir pour les fêtes de Noël. Mais les retrouvailles ne se sont pas déroulées comme prévu.

Ecrit par IS – le vendredi 17 mars 2023 à 21H49

Jugé dans le cadre de la procédure accélérée par le tribunal correctionnel de St-Pierre, Richard B., 32 ans, a été condamné en décembre 2022 à 8 mois de prison ainsi qu’une incarcération immédiate. Le parquet ayant requis 3 ans de prison ferme pour les faits qui lui ont été reprochés, a fait logiquement appel de la décision des juges correctionnels.

Ce jeudi, le trentenaire comparaissait devant la cour d’appel et risquait une peine plus lourde que celle qu’il a commencée à effectuer depuis quelques semaines. En fin d’année dernière, Richard B. était venu rendre visite à sa famille quittée depuis sept ans pour aller vivre en métropole. Son départ avait été motivé par l’espoir d’une nouvelle vie avec compagne et enfant et peut-être aussi pour fuir un cocon toxique.

En décembre dernier, les fêtes avaient donc tourné au vinaigre dans le village natal. Alors qu’il était à table avec sa mère et sa soeur, le Cilaosien alcoolisé avait commencé à faire des blagues en les empêchant, par exemple, de se rendre aux toilettes. Mais les deux femmes se sentant importunées avaient appelé son frère à la rescousse. Celui-ci avait reçu des coups de sabre en guise de comité d’accueil. Richard B. avait expliqué aux premiers magistrats qu’il ne voulait pas frapper. La preuve, il n’avait pas placé la lame du côté tranchant.

Plus tard, le frère en question était sorti pour nourrir ses bêtes. Inquiété par l’attitude de son frère, il avait demandé à son père de l’accompagner dehors. Bien lui en a pris puisque Richard B. s’était de nouveau attaqué à lui, armé cette fois-ci d’un couteau. Deux coups avaient été portés au niveau du pectoral. Le paternel avait réussi à désarmer son fils avec un bâton dont il s’était muni. « C’est eux qui m’ont attaqué à coups de barre de fer » avait juré Richard B. devant le tribunal correctionnel. Mais aucune barre de fer n’avait été retrouvée sur les lieux par les forces de l’ordre.

Il a interdiction de se rendre à Cilaos

Pour défendre son client, Me Marie Loutz a raconté à la cour les rancunes familiales anciennes sur fond de partage de terrain. Ces différends ancrés dans les esprits de chacun avaient fini par pousser son client à tenter sa chance en métropole. A son retour, les esprits, et pas celui de Noël, avaient vite été de nouveau échauffés. « Le père et le frère ont été beaucoup plus agressifs que ce qu’ils ont bien voulu décrire. Et les témoins se sont rangés de leur côté » a plaidé la robe noire. En dépit de ces éléments, l’avocate générale a indiqué qu’elle « n’avait aucun doute sur les intentions hostiles du prévenu ». 30 mois avec maintien en détention ont été requis par le parquet général.

La cour, après en avoir délibéré, a été moins sévère. Richard B. a été condamné en appel à 30 mois de prison dont 15 avec sursis probatoire. Il a interdiction de se rendre à Cilaos, de porter une arme et d’entrer en contact avec les victimes.

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