Ce jeudi, le trentenaire comparaissait devant la cour d’appel et risquait une peine plus lourde que celle qu’il a commencée à effectuer depuis quelques semaines. En fin d’année dernière, Richard B. était venu rendre visite à sa famille quittée depuis sept ans pour aller vivre en métropole. Son départ avait été motivé par l’espoir d’une nouvelle vie avec compagne et enfant et peut-être aussi pour fuir un cocon toxique.
Plus tard, le frère en question était sorti pour nourrir ses bêtes. Inquiété par l’attitude de son frère, il avait demandé à son père de l’accompagner dehors. Bien lui en a pris puisque Richard B. s’était de nouveau attaqué à lui, armé cette fois-ci d’un couteau. Deux coups avaient été portés au niveau du pectoral. Le paternel avait réussi à désarmer son fils avec un bâton dont il s’était muni. « C’est eux qui m’ont attaqué à coups de barre de fer » avait juré Richard B. devant le tribunal correctionnel. Mais aucune barre de fer n’avait été retrouvée sur les lieux par les forces de l’ordre.
Il a interdiction de se rendre à Cilaos
Pour défendre son client, Me Marie Loutz a raconté à la cour les rancunes familiales anciennes sur fond de partage de terrain. Ces différends ancrés dans les esprits de chacun avaient fini par pousser son client à tenter sa chance en métropole. A son retour, les esprits, et pas celui de Noël, avaient vite été de nouveau échauffés. « Le père et le frère ont été beaucoup plus agressifs que ce qu’ils ont bien voulu décrire. Et les témoins se sont rangés de leur côté » a plaidé la robe noire. En dépit de ces éléments, l’avocate générale a indiqué qu’elle « n’avait aucun doute sur les intentions hostiles du prévenu ». 30 mois avec maintien en détention ont été requis par le parquet général.
La cour, après en avoir délibéré, a été moins sévère. Richard B. a été condamné en appel à 30 mois de prison dont 15 avec sursis probatoire. Il a interdiction de se rendre à Cilaos, de porter une arme et d’entrer en contact avec les victimes.