Le Parlement chypriote doit se réunir aujourd’hui pour entamer le processus de ratification du plan de sauvetage controversé négocié avec l’Union européenne qui a exigé que tous les dépôts bancaires soient taxés, en contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros.
L’annonce de cette taxation, qui pourrait atteindre jusqu’à 9,9% sur tous les dépôts bancaires, a provoqué une panique des Chypriotes qui sont allés retirer en masse de l’argent liquide dans les distributeurs.
Les comptes du pays ont été mis sous séquestre dès ce week-end. Jamais l’Union européenne n’avait été aussi loin. Une telle mesure s’expliquerait par la situation très particulière du système financier chypriote.
En effet, près de 45% des dépôts bancaires appartiendrait à de gros investisseurs privés russes, qui ont placé leurs fortunes dans un secteur financier chypriote très florissant, disproportionné par rapport à la taille de l’île.
Les dépôts de citoyens russes atteindraient ainsi à eux seuls 20 milliards d’euros, lesquels seraient amputés d’environ 2 milliards par la nouvelle taxe.
Le président chypriote, Nicos Anastasiades, élu il y a seulement trois semaines, a expliqué que les épargnants seraient dédommagés de leurs efforts par des titres de banque garantis sur les revenus du gaz naturel. « J’ai choisi l’option la moins douloureuse, et j’assume le prix politique pour cela », a-t-il déclaré. Il a surtout expliqué « se battre afin que l’Eurogroupe amende ses décisions dans les prochaines heures pour limiter l’impact sur les petits déposants ».