À l’heure d’écrire ces lignes, une vingtaine d’élèves du pôle espoir de football de La Réunion, filles et garçons, sont à Clairefontaine pour un stage de détection. Entre des matchs contre les jeunes du PSG et des Antilles/Guyane, les jeunes talents péi écoutent les conseils de Bernard Diomède, le champion du monde 98, devenu formateur à la FFF et sélectionneur des moins de 17 ans. Quatre à cinq joueurs des outremers se retrouveront basculés en équipe de France avenir après ce stage.
Ces stages de détection sont régulièrement organisés par la LNR afin de permettre aux jeunes talents de trouver un club pour achever leur formation et enchaîner avec un contrat professionnel. Chaque année, des jeunes sont ainsi pris en formation par des clubs de l’hexagone. C’est le cas actuellement pour Mathieu Acapandié à Nantes, Aboubacar Ali Abdallah à Strasbourg et Yohan Adrien à Dijon, tous les trois classés parmi les 50 meilleurs du pays dans leur classe d’âge.
Ces stages de détection sont régulièrement organisés par la LNR afin de permettre aux jeunes talents de trouver un club pour achever leur formation et enchaîner avec un contrat professionnel. Chaque année, des jeunes sont ainsi pris en formation par des clubs de l’hexagone. C’est le cas actuellement pour Mathieu Acapandié à Nantes, Aboubacar Ali Abdallah à Strasbourg et Yohan Adrien à Dijon, tous les trois classés parmi les 50 meilleurs du pays dans leur classe d’âge.
Un vide structurel
Depuis son retour sur l’île, Guillaume Hoarau parle de son envie de monter une académie de football dans l’île. De même, l’agent artistique et sportif, Nasser Goulamhoussen, souhaite mettre en place une filière de recrutement dans l’île. Des projets particulièrement intéressants, mais que la LRF n’a pas attendu pour mettre en avant les talents réunionnais.
"Pour l’accès au haut-niveau, on a mis en place le projet de performance fédéral. Ce dispositif existe pour toutes les disciplines entre le ministère des Sports et toutes les fédérations. Pour le football, on a la chance d’avoir le pôle espoir pour les 4e et 3e. La suite du parcours, c’est d’accéder à un centre de formation" explique Hosman Gangate, le conseiller technique régional (CTR) de la LRF qui voit plus loin pour combler "le vide structurel que l’on a après 15 ans".
"Étant donné l’éloignement, le manque de confrontation avec le niveau national et le fait qu’on n’ait pas de centre de formation, nous avons été obligés de construire un projet qui a été présenté à la fédération. Le but est d’avoir la continuité du pôle espoir pour la 2de, la 1re et la Terminale. Cela existe déjà depuis 2 ans en Guadeloupe et cela s’appelle le Centre élite des régions françaises d’Amérique, le CERFA, avec les meilleurs jeunes de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, voir de Sainte-Pierre-et-Miquelon" indique le CTR de La Réunion.
Le projet du CERFOI, le Centre élite des régions françaises de l’océan Indien, est donc dans les tuyaux. Pour y arriver, la ligue doit trouver avoir le soutien de la FFF et du Rectorat de La Réunion, où les dossiers sont toujours en cours pour l’ouverture d’un 2d en août 2023 ou 2024. Mais il est difficile de dégager sept créneaux par semaine pour des lycéens et de trouver un établissement prêt à accueillir le projet.
"On remarque que ce sont les jeunes qui partent le plus tard qui réussissent le mieux, à l’image de Guillaume et Dimitri. L’idée serait de les envoyer vers 16-17 ans. Il faut également que l’on fasse un gros travail de liaison avec les clubs concernés" explique-t-il. Le changement de vie et l’impact psychologique sont importants pour un adolescent de 14 ans et cela peut nuire à ses performances sportives. "On veut travailler sur l’aspect mental, mais là encore ça demande des moyens. Ce n’est pas infamant de passer par des psychologues pour préparer ces jeunes-là" ajoute Hosman Gangate.
Depuis son retour sur l’île, Guillaume Hoarau parle de son envie de monter une académie de football dans l’île. De même, l’agent artistique et sportif, Nasser Goulamhoussen, souhaite mettre en place une filière de recrutement dans l’île. Des projets particulièrement intéressants, mais que la LRF n’a pas attendu pour mettre en avant les talents réunionnais.
"Pour l’accès au haut-niveau, on a mis en place le projet de performance fédéral. Ce dispositif existe pour toutes les disciplines entre le ministère des Sports et toutes les fédérations. Pour le football, on a la chance d’avoir le pôle espoir pour les 4e et 3e. La suite du parcours, c’est d’accéder à un centre de formation" explique Hosman Gangate, le conseiller technique régional (CTR) de la LRF qui voit plus loin pour combler "le vide structurel que l’on a après 15 ans".
"Étant donné l’éloignement, le manque de confrontation avec le niveau national et le fait qu’on n’ait pas de centre de formation, nous avons été obligés de construire un projet qui a été présenté à la fédération. Le but est d’avoir la continuité du pôle espoir pour la 2de, la 1re et la Terminale. Cela existe déjà depuis 2 ans en Guadeloupe et cela s’appelle le Centre élite des régions françaises d’Amérique, le CERFA, avec les meilleurs jeunes de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, voir de Sainte-Pierre-et-Miquelon" indique le CTR de La Réunion.
Le projet du CERFOI, le Centre élite des régions françaises de l’océan Indien, est donc dans les tuyaux. Pour y arriver, la ligue doit trouver avoir le soutien de la FFF et du Rectorat de La Réunion, où les dossiers sont toujours en cours pour l’ouverture d’un 2d en août 2023 ou 2024. Mais il est difficile de dégager sept créneaux par semaine pour des lycéens et de trouver un établissement prêt à accueillir le projet.
"On remarque que ce sont les jeunes qui partent le plus tard qui réussissent le mieux, à l’image de Guillaume et Dimitri. L’idée serait de les envoyer vers 16-17 ans. Il faut également que l’on fasse un gros travail de liaison avec les clubs concernés" explique-t-il. Le changement de vie et l’impact psychologique sont importants pour un adolescent de 14 ans et cela peut nuire à ses performances sportives. "On veut travailler sur l’aspect mental, mais là encore ça demande des moyens. Ce n’est pas infamant de passer par des psychologues pour préparer ces jeunes-là" ajoute Hosman Gangate.
Première difficulté : la concurrence parisienne
Si l’éloignement est la première difficulté rencontrée pour l’éclosion des jeunes talents réunionnais, ces derniers souffrent d’une concurrence féroce pour intégrer les centres de formation. Le bassin parisien est la région du monde qui fabrique le plus de footballeurs internationaux. Ainsi, 62 joueurs avec un passeport français participent à la Coupe du monde au Qatar, dont seulement 25 qui représentent la France. En 2018, ils étaient 75 à être passés par la formation française, soit 10% des joueurs participant à la compétition.
"Nous, on est loin de ça en termes de nombre de jeunes, en termes d’organisation de nos clubs et en termes d’infrastructures. Donc oui, il y a des projets, mais ça demande que les collectivités locales nous suivent. Ça demande que la fédération nous inscrive dans son projet fédéral. Ça prend du temps pour que tous les partenariats publics et privés soient actés" précise Hosman Gangate.
Mais la région parisienne n’est pas qu’un obstacle pour le football péi. L’AS Sainte-Suzanne a signé un partenariat avec le Paris FC. Ceci permet à l’ASSS de faciliter le départ de joueurs et d’acquérir une méthodologie de travail.
Si l’éloignement est la première difficulté rencontrée pour l’éclosion des jeunes talents réunionnais, ces derniers souffrent d’une concurrence féroce pour intégrer les centres de formation. Le bassin parisien est la région du monde qui fabrique le plus de footballeurs internationaux. Ainsi, 62 joueurs avec un passeport français participent à la Coupe du monde au Qatar, dont seulement 25 qui représentent la France. En 2018, ils étaient 75 à être passés par la formation française, soit 10% des joueurs participant à la compétition.
"Nous, on est loin de ça en termes de nombre de jeunes, en termes d’organisation de nos clubs et en termes d’infrastructures. Donc oui, il y a des projets, mais ça demande que les collectivités locales nous suivent. Ça demande que la fédération nous inscrive dans son projet fédéral. Ça prend du temps pour que tous les partenariats publics et privés soient actés" précise Hosman Gangate.
Mais la région parisienne n’est pas qu’un obstacle pour le football péi. L’AS Sainte-Suzanne a signé un partenariat avec le Paris FC. Ceci permet à l’ASSS de faciliter le départ de joueurs et d’acquérir une méthodologie de travail.
Les pistes de progression
En attendant que les projets sortent de terre, les acteurs du football local ne cessent d’acquérir de nouvelles compétences. La ligue a embauché un CTR formation et mis en place de nouvelles formations pour les éducateurs, ainsi que de nouvelles certifications.
La LNR mise également sur les nouvelles technologies pour améliorer la formation. "Par exemple, je m’occupe de la sélection des U16 garçon. On passe beaucoup par la vidéo et ça, c’est une grande nouveauté. Tout est filmé, monté et ensuite débriefé avec les jeunes" explique le CTR qui espère pouvoir étendre cette méthode avec les autres classes d’âges. Pour cela, de nouvelles caméras avec une intelligence artificielle pour suivre les ballons ont été acquises par ligue, à 1500 euros l’unité.
L’autre innovation technologique que la LNR veut utiliser concerne les datas, les données informatiques. "Les GPS que l’on a pour travailler avec nos jeunes nous permettent de savoir non seulement le nombre de kilomètres parcourus, mais également le nombre de courses à haute intensité. On peut savoir le nombre de ballons touchés, dans quelles zones, et avec qui ils jouent" souligne Hosman Gangate, impressionné par les progrès technologiques.
"À La Réunion, on a la ressource humaine pour les joueurs, les entraîneurs et les éducateurs. Ce qui nous manque, ce sont les infrastructures. C’est la catastrophe le nombre et la qualité des terrains. Difficile de former des internationaux avec les terrains que l’on a. Nous, on sait que nous voudrions faire, mais après c’est les moyens. Mais on y travaille" promet le CTR de La Réunion qui se donne totalement pour offrir un nouvel international au football français.
En attendant que les projets sortent de terre, les acteurs du football local ne cessent d’acquérir de nouvelles compétences. La ligue a embauché un CTR formation et mis en place de nouvelles formations pour les éducateurs, ainsi que de nouvelles certifications.
La LNR mise également sur les nouvelles technologies pour améliorer la formation. "Par exemple, je m’occupe de la sélection des U16 garçon. On passe beaucoup par la vidéo et ça, c’est une grande nouveauté. Tout est filmé, monté et ensuite débriefé avec les jeunes" explique le CTR qui espère pouvoir étendre cette méthode avec les autres classes d’âges. Pour cela, de nouvelles caméras avec une intelligence artificielle pour suivre les ballons ont été acquises par ligue, à 1500 euros l’unité.
L’autre innovation technologique que la LNR veut utiliser concerne les datas, les données informatiques. "Les GPS que l’on a pour travailler avec nos jeunes nous permettent de savoir non seulement le nombre de kilomètres parcourus, mais également le nombre de courses à haute intensité. On peut savoir le nombre de ballons touchés, dans quelles zones, et avec qui ils jouent" souligne Hosman Gangate, impressionné par les progrès technologiques.
"À La Réunion, on a la ressource humaine pour les joueurs, les entraîneurs et les éducateurs. Ce qui nous manque, ce sont les infrastructures. C’est la catastrophe le nombre et la qualité des terrains. Difficile de former des internationaux avec les terrains que l’on a. Nous, on sait que nous voudrions faire, mais après c’est les moyens. Mais on y travaille" promet le CTR de La Réunion qui se donne totalement pour offrir un nouvel international au football français.