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Chômage Outre-Mer : Alerte Rouge

Les derniers chiffres de l’INSEE relatifs à l’accroissement important du chômage en 2017 et 2018 à la Réunion montrent à l’évidence qu’aucune direction constante et parfaitement ciblée n’a été prise par le Ministère des Outre-Mer pour enrayer cette progression (je disais déjà dans une tribune publiée dans Le Monde le 22 janvier 2019 les risques […]

Ecrit par Max Dubois, Président Republique & Développement Outre Mer – le samedi 13 avril 2019 à 10H59
Les derniers chiffres de l’INSEE relatifs à l’accroissement important du chômage en 2017 et 2018 à la Réunion montrent à l’évidence qu’aucune direction constante et parfaitement ciblée n’a été prise par le Ministère des Outre-Mer pour enrayer cette progression (je disais déjà dans une tribune publiée dans Le Monde le 22 janvier 2019 les risques sont très grands que 2022 affiche la même misère sociale que 2017).
 
*Pourtant, le Président de la République n’a cessé de montrer la voie en affirmant clairement la nécessité de développer les filières économiques*.
 
De quoi s’agit-il ?
 
Pour enrayer le chômage, il n’y a rien d’autre à faire que de « fabriquer » de la valeur ajoutée, la première valeur ajoutée étant le travail. Le développement des entreprises est donc la préoccupation cardinale qui devrait présider à toutes les réflexions, notamment au Ministère des Outre-Mer.
 
Les territoires océaniques français disposent de trois atouts considérables :
 
  • Une main d’œuvre disponible volontaire
  • Un patronat engagé et particulièrement compétent
  • Des capacités de développement local
 
Dans l’esprit arrêté de trop de nos politiques parisiens et de la haute administration, la réalité d’une capacité de croissance locale n’existe pas.
 
Dans la vraie vie, c’est à dire dans l’angoisse quotidienne des 350 000 personnes sans emplois en territoires océaniques, ce renoncement est coupable car, de facto, il condamne de manière péremptoire toutes les réflexions qui n’alimentent pas ce dogme.
 
Le PIB à conquérir est pourtant depuis longtemps identifié :
 
La mer :
 
  • L’exploitation raisonnable et durable des sous-sols marins : nodules, terres rares, biomasse…
  • La colonne d’eau : pêche et aquaculture.
  • La surface de l’eau : tourisme, marine marchande et militaire, énergies marines renouvelables…
  • Le développement des échanges économiques internationaux-régionaux :
  • L’agroalimentaire qui touche non seulement l’autosuffisance alimentaire, mais aussi la santé publique, l’occupation des sols et la cherté de la vie
  • Le développement numérique
  • Les chantiers navals de construction et de déconstruction
  • Le recyclage : des carcasses automobiles, d’électroménager, de l’huile usagée, de pneumatiques, de batteries…
  • Bâtiment et travaux publics
 
R&D.OM, République et Développement Outre-Mer, reçoit chaque jour des dizaines d’interpellations qui sonnent comme des appels à l’aide. Qu’ils proviennent de chômeurs, de salariés inquiets, ou de chefs d’entreprises en butte à d’innombrable tracasseries administratives, ces appels à l’aide sont autant de signaux faibles qui alimentent une grogne sourde mais profonde.
 
La suppression des contrats aidés aurait dû être compensée par un effort sans précédent de l’Etat et de l’administration en direction des entreprises pour en accélérer puissamment le développement.
 
En lieu et place, nous avons eu :
 
La transformation du CICE en baisse de charge – cette mesure, excellente dans son principe a été quasiment torpillée puisque, selon une étude très approfondie menée par la FEDOM, les entreprises seraient perdantes pour environ 100 millions d’euros.
 
La suppression de la TVA NPR – encore 100 millions d’euros arrachés aux bilans des PMI/PME, et dont la redistribution est très floue.
 
Une diminution des charges sociales concentrée exclusivement sur les bas salaires, qui bouche donc l’horizon des PME pour embaucher des cadres susceptibles de favoriser leur développement.
 
J’exhorte donc l’équipe du Ministère des Outre-Mer à concentrer son action sur le développement des filières économiques en fonction des demandes locales.
En territoires océaniques plus qu’ailleurs, nous avons besoin de concret et d’immédiateté. De toute urgence, il faut sortir des politiques d’annonce et des raisonnements enfermés.
 
A défaut de résultats rapides, le déséquilibre social indécent et inconcevable en territoires océaniques Français entrainera nos concitoyens dans une contestation systémique.
 
La réponse du Ministère des outre-mer, au lendemain de la publication des chiffres terribles du chômage à la Réunion est un plan écologique à 10 ans.

 

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