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Chiens appâts: Les faits marquants de ces 20 dernières années

L'intervention du chanteur Dave sur les chiens appâts de La Réunion rouvre un chapitre qui ne date pas d'hier. Si le phénomène généralisé tel que décrit par le chanteur est exagéré de l'avis de tous, des découvertes impliquant des chiens hameçonnés ont épisodiquement fait l'actualité ces 20 dernières années. Retour sur ces pratiques dont l'ampleur est difficilement évaluable.

Ecrit par LG – le jeudi 24 avril 2014 à 13H56

Il y a 19 ans déjà, en 1995, un petit chien blanc, croisé griffon, est trouvé agonisant sur la plage de la Saline, les poils gorgés d’eau salée, la gorge tranchée, un hameçon planté dans le dos. Alerté par la Fondation Bardot, le ministre de l’Outre-mer Jean-Jacques de Peretti se montre scandalisé par cette pratique en la qualifiant « d’acte de barbarie » et annonce « qu’un arrêté sera pris pour que cela cesse ».

Novembre 1999, les gendarmes retrouvent dans un baraquement un chiot accroché vif à une planche, les coussinets et la truffe transpercés par des hameçons. La Fondation Bardot dépose plainte auprès du procureur de la République. Le pêcheur est condamné à trois mois de prison avec sursis et 3.000 francs d’amende à l’époque.

Avril 2000, deux chiots sont retrouvés attachés dans un coffre de voiture. Ils présentent de multiples blessures consécutives à la pose d’hameçons. Le coupable est condamné à un mois de prison avec sursis et également 3.000 francs d’amende par animal (soit 6.000 francs).

Septembre 2003, un chien regagne le domicile de son maître avec un gros hameçon planté dans les babines. Le responsable n’est pas identifié, aucune condamnation ne pourra être prononcée pour cette nouvelle preuve d’acte barbare.

En mars 2004, la ministre de l’Outre-mer, Brigitte Girardin, qui est alertée par les associations locales et toujours par la Fondation Bardot, édicte ses consignes vis-à-vis du préfet de l’époque, l’invitant à multiplier les contrôles sur les embarcations de pêche

29 juillet 2005. Les preuves sont encore plus accablantes. Un adolescent découvre un chiot dans une rivière asséchée. Cloué sur des planches, le royal bourbon a un hameçon planté dans les babines et deux autres dans les pattes avant et arrière.

18 août 2005, cette histoire aura un retentissement national. Une chienne croisée berger allemand venant de mettre bas s’échappe des mains de son tortionnaire pour retrouver son petit. Un hameçon planté dans le crâne, un autre dans une articulation de la patte. Elle est retrouvée dans la forêt d’Etang-Salé par Dominique, une bénévole de la Spa du Sud. Angéline Teston, également bénévole à la Spa du Sud à l’époque et aujourd’hui présidente de l’association Tara « les coeurs sans chaîne de La Réunion », raconte cette journée si particulière.

 

Les chiens écrasés : une réalité incontestable

« J’ai reçu un coup de fil de Dominique, une bénévole qui avait retrouvé cette chienne à l’Etang-Salé. Je l’ai aidée à la récupérer. On l’a recouverte d’une couverture. On l’a amenée chez le vétérinaire de Saint-Louis. Le lendemain, on l’avait ramenée au refuge de l’Oasis qui existait à l’époque à Saint-Pierre. Ça avait fait un tollé », se souvient-elle. Une pétition lancée via Internet par le magazine 30 millions d’amis avait recueilli 70.000 signatures. Connaissant déjà la situation de l’errance à La Réunion, « Dany Saval, la femme de Michel Drucker, avait appelé Denise Sula, présidente de la SPA ».

La suite est connue, le célèbre animateur et sa femme viendront adopter cette chienne appât ainsi qu’un deuxième chien réunionnais condamné à l’euthanasie. C’est finalement le chanteur Dave qui héritera de la chienne baptisée « Chance ». “Notre petite chienne est une miraculée ! Nous l’avons appelée Chance, parce que c’était notre chance aussi de l’avoir trouvée ! », racontera Dave en 2009.

Après une année 2005 chargée en la matière, la Fondation Bardot obtient du ministre de l’Outre-Mer, François Baroin, que le préfet prenne un arrêté interdisant « la détention de tout carnivore domestique, vivant ou mort, à bord des embarcations ».

La forte médiatisation de 2005 a peut-être porté un frein à ces pratiques. Sans certitude sur la question, Angéline Teston confirme que depuis huit ans, « nous n’avons pas eu connaissance de gros cas pour les chiens ». Seuls des chats avec des hameçons ont fait l’actualité ces derniers mois. « Les vrais pêcheurs, eux, surveillent », décrit la bénévole. Ce sont eux, dit-elle, les vrais gendarmes des ports car ils savent que ça jette le trouble sur l’ensemble des pêcheurs.

Au-delà du monde maritime, « les Réunionnais s’offusquent de plus en plus de la maltraitance », constate-t-elle. Si elle concède que la pratique des chiens préparés pour les requins relève peut-être de l’histoire ancienne, « on ne peut pas dire, par contre, que les chiens écrasés sur nos routes, ça n’existe pas. Les touristes sont choqués. Il y a les chiens abandonnés du Grand Brûlé. Sans compter tous ces cas de maltraitance ou de chiens attachés ou en cage, et toutes ces annonces de vente sur Leboncoin ».

 

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