Le chemin Morel à Bellemène Saint-Paul mène en contre-bas à la famille Thazar, presque coupée du monde par une épaisse végétation. Mais la tranquillité des lieux n’arrive plus à cacher l’impatience de la famille. Depuis des années, leur chemin de terre est raviné à chaque pluie importante.
Si les plus jeunes se défont facilement de l’obstacle fait de cailloux et de trous béants, les grand-parents, eux, éprouvent toutes les peines du monde à quitter cet enclavement. L’un d’entre eux nécessite d’ailleurs une médicalisation continue. L’accès aux cases sous tôles demande bien vingt minutes de marche depuis le chemin en béton qui s’est arrêté 1km plus haut.
Le petit chemin « casse-cassé » comme le dit si bien Jean-Hugues Thazar doit être rendu plus accessible, « nous ne pouvons plus attendre. Quelqu’un ici peut à tout moment avoir besoin d’un médecin et voyez-vous même : le chemin est impraticable ». Ses parents : Stephen et Marie-Claire Thazar, respectivement 84 et 73 ans, n’ont connu que ce terrain retiré de la route principale. « Nous vivons ici depuis cinq générations ».
Le propriétaire du chemin donne son accord
Problème soulevé [il y a un an]urlblank:http://www.zinfos974.com/Bellemene-St-Paul-Une-famille-enclavee-suite-a-la-destruction-de-son-chemin_a25387.html : le long chemin d’un peu moins de 1km qui mène jusqu’aux habitations n’est pas la propriété de la famille Thazar. Ce souci a été levé récemment. Dans un courrier adressé à la famille Thazar et à l’Association pour le développement de Saint-Paul, Monsieur Payet* accorde le droit à la famille Thazar d’aménager le chemin raviné.
« Vous m’indiquez que cette piste subit à chaque saison des pluies d’importantes dégradations et qu’elle est de ce fait rendue très difficilement carrossable. Vous avez sollicité mon accord pour que la dite piste puisse faire l’objet de travaux de nature à la rendre praticable en toutes circonstances. Je porte à votre connaissance que je vous donne mon accord pour que des travaux de viabilisation (écoulement des eaux pluviales, revêtement) soient réalisés sur l’emprise existante du chemin qui traverse ma parcelle ».
Devant cette avancée notoire, Dominique Romély, président de l’Association pour le développement de Saint-Paul, demande à son tour à la mairie qu’elle vienne en aide à cette famille avec peu de moyens.
L’éternel problème du bétonnage de chemins privés par une collectivité
« Depuis bientôt un an, rien n’a encore été fait pour trouver une solution. Je viens d’apprendre que l’équipe de l’urbanisme de la commune est passée les voir (la famille Thazar, ndlr) récemment. Par rapport à cette situation, un des membres de la famille m’a fait savoir qu’il donne encore un délai de trois mois à la mairie ou sinon il sera dans l’obligation de mener une action. Dans mon courrier, je demande à madame Huguette Bello de nous recevoir en personne » réitère Dominique Romély, également ancien candidat aux cantonales.
Les membres de la famille et le président d’association gardent tout de même à l’esprit que l’argument de la mairie qui veut qu’aucun bétonnage sur un chemin privé par la collectivité ne peut se faire, croient malgré tout à une aide de la municipalité. Les discussions se poursuivent.
*nom d’emprunt