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« Charlie Hebdo » : Sonné, Dépouillé, Ridiculisé, Sarkozy est redevenu simple chef de parti

Au lendemain des attentats à "Charlie Hebdo", François Hollande semble tirer des bénéfices de son comportement "à la hauteur". Nicolas Sarkozy, quant à lui, paie ses contradictions et ses postures politiciennes, l'ancien président est redevenu simple chef de l’UMP.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 21 janvier 2015 à 09H06

Nicolas Sarkozy ne trompe plus personne, même pas ses anciens amis, comme Alain Juppé qui s’autorise, à raison, à lui faire la leçon en matière de comportement de chef d’Etat. Nicolas Sarkozy, qui se voyait en président bis et qui, depuis des semaines, s’efforçait de marquer à la culotte François Hollande, au risque d’en être parfaitement ridicule, vient de retrouver sa place « naturelle » dans le paysage politique français.

Le voilà bel et bien redevenu le petit chef de l’UMP, leader de l’opposition de droite, au même titre que Jean-Christophe Cambabélis demeure (malgré les divisions internes) le leader de la majorité socialiste. Ni plus ni moins, n’en déplaise à ses rêves de grandeur.
Nicolas Sarkozy n’est pas un « grand homme ».

Nicolas Sarkozy est peut-être le seul à ne pas s’être rendu compte qu’en raison même de ses obsessions (la revanche en 2017) et de ses exigences (rester sur le perron de l’Élysée, marcher au premier rang de la marche républicaine, faire de la surenchère sécuritaire), il a fini par changer de statut à son détriment.

Au lendemain des attentats de « Charlie Hebdo » et alors que toute la classe politique française était scrutée par des Français inquiets, en quête de personnalités qui puissent les rassurer, il a sans doute dégringolé de plusieurs degrés dans l’imagerie populaire. Non, Nicolas Sarkozy n’était pas le grand homme qu’il prétendait être devenu, et qui avait profité de près de trois ans de traversée du désert pour réfléchir et prendre de la hauteur. Non, Nicolas Sarkozy n’avait pas acquis une largeur de vue nouvelle qui lui permettait d’observer la France autrement qu’à travers les lunettes inversées de son égo hypertrophié.

Une journée avant d’accepter la marche républicaine
Non, Nicolas Sarkozy n’était pas non plus ce « père de la Nation » (contrairement à François Hollande) que, soudain, les événements épouvantables exigeaient de lui. Il n’était pas non plus ce rassembleur capable de faire descendre dans la rue les Français de toutes tendances et de toutes confessions au nom de cette valeur fondamentale de notre pays qu’est la liberté. Au lieu de cela, l’ancien président est apparu comme un petit politicien soucieux d’utiliser les événements à son seul profit : n’a-t-il pas mis une journée entière à accepter officiellement la marche républicaine proposée par Cambadélis, non sans s’être fait griller par Juppé et Fillon qui, tous deux, sans hésiter, on accepté ce signe nécessaire de concorde face à l’ennemi qu’est le terrorisme ? François Hollande, qui le connaît trop bien, a multiplié à son égard les gestes d’élégance et de bonne volonté, histoire d’éviter une de ces petites colères sarkozystes qui, forcément, aurait jeté une ombre sur ces moments où chacun était en droit d’exiger de la pudeur et de la hauteur de vue.
Il y a un « avant » et un « après » « Charlie Hebdo ».

Eh bien, à ce propos, c’est François Hollande qui (avec Manuel Valls) s’est révélé à la hauteur de son rôle dans la gestion des attentats. Et les Français s’en sont tout à fait rendus compte, eux qui, d’un coup, ont fait bondir le président de la République dans les sondages (plus 21 points) quand son adversaire autodésigné continuait de stagner Les fans de Nicolas Sarkozy pourront dire ce qu’ils voudront, il y a bel et bien un « avant » et un « après » « Charlie Hebdo », duquel François Hollande sort enfin à son avantage. Quant à Nicolas Sarkozy, encore sonné par ces événements qu’il s’est avéré incapable de mesurer et de comprendre, il s’en extrait comme il peut : dépouillé de ce costume d’ancien président qu’il s’efforçait de conserver, et affublé du seul titre de premier militant de l’opposition et de chef du parti.
Nicolas Sarkozy est incapable de choisir.

Cette autodégradation en place publique que s’est infligée lui-même Nicolas Sarkozy est le résultat de son insatiable appétit de pouvoir, lui qui s’est avéré incapable de choisir entre son statut d’ancien président de la République et celui de patron de l’UMP. Il aurait dû écouter son fidèle d’entre les fidèles, Henri Guaino, qui l’avait mis en garde de ne pas revenir en politique par la petite porte. Or, au lieu de cela, et parce qu’il voulait tout et tout de suite, à la fois les honneurs liés à son rang, la retraite dorée d’ex chef de l’état, mais aussi la reconnaissance du statut de chef de l’opposition, Nicolas Sarkozy, le personnage brouillon et taraudé par ses ambitions diverses et contradictoire, a brouillé son image aux yeux des Français.
Il doit s’accepter chef de parti.

Jean-Christophe Cambadélis, a su percevoir, le premier, ce radical changement de statut, ou plutôt cette dégringolade dans la hiérarchie de la classe politique française.
Car si Nicolas Sarkozy fait mine de ne pas l’entendre, le patron du PS ne cesse de proposer un débat politique de fond à celui qui, après tout, est devenu son alter ego et pas davantage, même si ce dernier, par orgueil, refuse de le voir. Aujourd’hui, en effet, l’ancien président ne parvient plus à tenir ce grand écart entre deux postures opposées et tout le monde s’en aperçoit. Au point qu’au sein même de l’UMP, chacun fait ce qu’il peut pour déterminer ce qu’il convient de faire, quand le chef lui-même ne sait plus comment agir. Il faut dire que vouloir réformer les statuts de l’UMP apparaît comme de la basse cuisine quand la France entière souffre avec les attentats et s’interroge sur la meilleure manière de combattre le terrorisme. Par exemple, faut-il surseoir aux réunions sur les futures primaires, comme l’a fait Thierry Solère le 13 janvier dernier ? Ou au contraire, faut-il maintenir celles qui concernent les élections internes, comme l’a fait Nathalie Kosciusko-Morizet en présence de… Nicolas Sarkozy ? Dans le parti, plus personne n’est sûr de rien et il y a fort à parier que la machine aujourd’hui grippée de l’UMP, ait quelque mal à redémarrer. A moins que l’ancien président, au lieu de se croire toujours au dessus de la mêlée, ne remonte ses manches.

DOM

 

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