Le binôme, qui se présente pour la seconde fois consécutive aux législatives, inverse cette fois les rôles titulaire/suppléant.
Leur mot d’ordre est la rénovation. Rénovation de la vie politique, d’abord, car, disent-ils, de nouveaux visages sont nécessaires. Pour ce faire, ils envisagent de créer une « maison du député », en réponse à l’exigence de transparence de la politique. Ce lieu serait celui d’échanges citoyens, où les besoins de la population seraient entendus par le député, mais aussi dans lequel celui-ci rendrait compte de son travail à l’Assemblée.
Rénovation de l’agriculture, fer de lance de l’écologie. Il s’agirait d’augmenter la culture vivrière, avec pour objectif l’autosuffisance alimentaire de l’île, tout du moins quant aux produits frais. « Aujourd’hui, de 70 à 80% des produits frais consommés sur l’île sont produits sur place, mais qu’en sera-t-il en 2030, avec le million d’habitants prévu ? » Les candidats proposent d’augmenter la surface dévolue à la culture vivrière de 7000 à 8000 hectares d’ici 2030. « La culture de la canne touche une fibre sensible car historique, mais les politiques n’ont pas anticipé la fin des quotas en septembre 2017. »
Contrer « le modèle productiviste et exploiteur des ressources naturelles »
Charles Moyac soulève le problème de la gestion des ressources, l’eau en particulier, et affirme la nécessité de légiférer sur la protection de l’eau. « Les sociétés de distribution de l’eau font de confortables bénéfices, tandis que 40% de l’eau est perdue lors de son acheminement. Par ailleurs, 100 millions d’euros ont été alloués par l’Europe à la rénovation des réseaux de distribution réunionnais, ce qui montre bien qu’aucun entretien n’a été effectué ». A ce titre, le conseiller municipal d’opposition à Saint-Paul insiste sur l’obligation d’entretien des réseaux.
Autre cheval de bataille de l’écologie locale : la rénovation des bâtiments. L’idée est de développer l’écoconstruction, la ventilation naturelle et l’isolation par végétalisation, pour rafraîchir les habitations sans climatiseurs, et ainsi réduire la consommation électrique. La formation en écoconstruction créerait des emplois pérennes et locaux. « Il faut réduire la consommation d’énergie, mais aussi produire des énergies vertes, comme l’hydraulique. Nous projetons de créer de petites unités de production hydraulique, intégrées au paysage et au plus près des lieux de consommation, pour éviter la déperdition d’énergie durant la distribution. »
Les deux candidats fustigent l’absence d’anticipation des politiques, leur mauvaise gestion des déchets, et leur politique agricole, qui n’ont, selon eux, pas pris en compte l’explosion démographique de l’île. « Le projet d’EELV est aux antipodes du modèle actuel, productiviste et exploiteur des ressources naturelles de l’île. »
À l’assemblée, Charles Moyac et Nila Radakichenin soutiendront la politique de Nicolas Hulot, tant qu’ils la jugeront bénéfiques à l’environnement.
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2ème circonscription : cantons Le Port 1, Le Port 2, La Possession, Saint-Paul 1, Saint-Paul 2, Saint-Paul 3