Depuis le début de l’année, « les mouvements au niveau du répertoire des métiers ont été surtout le fait de radiations d’entreprises », indique Bernard Picardo dans son discours d’ouverture. Ceci explique la baisse importante des recettes liées à ce volet de l’activité : « Ainsi le chiffre d’affaire généré par les stages de préparation à l’installation et les redevances versées par les créateurs auprès de notre centre de formalités des entreprises sont en chute de 200.000 euros ».
La Chambre des métiers accuse un manque de 400 contrats. En septembre, 980 contrats ont été signés sur les 1.500 prévus. Et cela malgré le fait qu' »un réseau de quatre développeurs de l’apprentissage ait été mis en place aux quatre coins de l’île pour accueillir les offres des entreprises et les concrétiser par une mise en relation avec des jeunes ».
Le secteur du BTP a perdu 5.000 emplois et près de 700 millions d’euros de chiffre d’affaire, à fin août 2009. Dans l’artisanat, on constate 300 créations d’entreprise en moins et 360 radiations d’entreprises au cours du premier trimestre, soit +11% par rapport qu’en 2008, et 335 contrats d’apprentissage en moins.
Cependant Bernard Picardo considère qu’un important travail de « reconstruction de l’image de l’institution auprès de ses 15.000 ressortissants » a permis à la Chambre de retrouver sa place dans le paysage économique et social réunionnais.
Le dispositif d’accès aux marchés publics mis en place le 1er janvier 2009 a été renforcé par une convention de moyens signée avec la Région. La structuration d’une cellule départementale « marchés publics » au sein de l’institution « a permis à de nombreuses institutions d’aller au delà de leurs marchés naturels domestiques ».
Budget primitif en légère hausse
Le budget primitif global 2010 de la Chambre des métiers et de l’artisanat s’élève en fonctionnement à 22.019.000 euros, soit une légère hausse de 1,16% par rapport au budget rectifié 2009 qui s’élève en fonctionnement à 21.765.600 euros.
Le budget primitif 2010 prévoit 12.386.800 euros pour l’apprentissage et 9.632.200 euros pour les services administratifs.
Les subventions d’exploitations constituent la ressource principale de l’apprentissage avec 80% du budget et sont versées par l’Europe et la Région. La Chambre sollicite plus de 9,9 millions d’euros de subvention en fonctionnement, une demande identique à celle de 2008.
Pour cette année, les CFA forment près de 2.400 jeunes, un effectif en baisse par rapport à 2008. Avec comme effet collatéral de la crise le risque de voir la Chambre ne pas atteindre cette année une production d’heures/stagiaires suffisante pour éviter une pénalité financière pouvant atteindre 10%. Situation inédite pour la Chambre, qui a transmis de fait un courrier d’alerte à la Région pour exposer ses craintes.
Le déficit prévisionnel affiché serait financé sur les fonds propres de la Chambre des métiers, qui craint un impact sur son fond de roulement à hauteur de 64.700 euros.
La Chambre des métiers demandera une autorisation exceptionnelle de découvert de trois millions d’euros avec une validité d’un an.