

Mais le chiffre de l'augmentation des créations d'entreprises est à prendre avec des "pincettes" puisque 40% de ces créations résultent du statut d'auto-entrepreneur. "En 2011, l'auto-entrepreneur représente près de 40% des immatriculations au registre des métiers", explique Bernard Picardo. Un régime fiscal qui a dépassé le nombre de création de société à la Réunion. Un régime qui est dans toutes les discussions au sein de la Chambre.
Le statut d'auto-entrepreneur au coeur des préoccupations
"Il faut que ce régime change pour faire évoluer nos entreprises sur le même pied d'égalité. Il y a un véritable travail d'accompagnement à mener au sein de la Chambre car l'auto-entrepreneur n'a pas à suivre le stage obligatoire de préparation à l'installation de son entreprise (…). L'autre problématique est le chiffre d'affaire. Il est très faible et ce régime est en général utilisé par des personnes qui ont déjà un emploi", ajoute Bernard Picardo.
La Chambre fonctionne avec les taxes perçues sur les entreprises. Si l'entreprise dégage un chiffre d'affaire faible, comme beaucoup d'auto-entrepreneur, la Chambre des métiers voit son budget de fonctionnement en baisse. Il en va de sa santé financière. Un statut qui pose donc des problèmes au président de la Chambre de Métiers. "Dans nos métiers nous avons besoins de vrais professionnels. Quand vous allez acheter du pain ou que vous allez chez votre coiffeur, vous avez besoin d'un professionnel. Ce statut nous inquiète et nous avons besoin de mettre en place un véritable accompagnement", souligne-t-il.
Une carte d'artisanat dans la lutte contre le travail au noir
La Chambre de métier va continuer les actions qu'elle a mis en place pour l'année 2012. Sur le plan économique, une antenne va être installée à Mayotte en avril et la Chambre de métier souhaite accroitre sa proximité auprès des entreprises en participant notamment à la semaine du Micro crédit ou encore de l'Industrie. La Chambre souhaite également plus se positionner sur l'apprentissage. "L'apprentissage est une voie royale à la création d'entreprise", rappelle Bernard Picardo.
Le président de la Chambre réaffirme sa position dans la lutte contre le travail au noir dont les artisans sont victimes. "Nous voulons plus de contrôles et arriver à faire baisser le nombre de fraudeurs. On entend aujourd'hui les personnes dire "nous allons travailler au noir". Cela nous inquiète et il faut qu'il y ait une concurrence saine", explique-t-il.
Pour remédier à cela, la carte nationale d'artisan va être renouvelée. "Nous demandons aux particuliers de demander aux entreprises leur carte d'artisan. Elle comporte leur nom, date de naissance et métier avec une photo (…). Aujourd'hui, je reçois énormément de plaintes des particuliers. Je le répète il faut que les consommateurs fassent attention", rappelle-t-il.
A la Réunion, en ce début d'année 2011, il y a 14.750 artisans inscrits au répertoire des métiers pour un chiffre d'affaire global estimé à 1,5 milliard d'euros. La moyenne d'âge des chefs d'entreprise réunionnais est de 38 ans et 30% d'entre eux se payent en-dessous du Smic.