C'est la dernière ligne droite pour les syndicats agricoles en quête d'électeurs. Jusqu'au 31 janvier, les quelque 28 000 agriculteurs réunionnais sont appelés à élire leurs représentants à la Chambre d'agriculture. Une élection qui déterminera la représentativité de chacun des syndicats et la répartition des sièges dans les différentes commissions et attendue par le monde agricole local, après des années de turbulences au sein de la chambre verte.
Pour rappel, une Chambre d'agriculture départementale est composée de 33 membres élus au suffrage direct pour les six prochaines années.
Parmi les grandes nouveautés du régime électoral en 2019, notons l'introduction du vote électronique en plus du vote par correspondance, la suppression de la condition d'inscription sur les listes électorales générales pour être électeurs aux élections des membres des Chambres d'agriculture, l'allègement du contrôle municipal des listes électorales, sans oublier la baisse du nombre d'élus dans les Chambres départementales et interdépartementales. Enfin, une modification du mode de scrutin a été opérée pour les collèges des chefs d'exploitation et des salariés avec attribution de 50% des sièges à la liste d'arrivée en tête avec arrondi, le cas échéant, à l'entier inférieur.
Ces élus sont répartis dans 10 collèges: 5 collèges individuels (chefs d'exploitation et assimilés, propriétaires fonciers et usufruitiers, salariés de la production agricole, salariés des groupements professionnels agricoles, anciens exploitants) et 5 collèges des groupements agricoles (coopératives de production agricole, caisses de Crédit agricole, caisses d'assurances mutuelles agricoles et caisses de mutualité sociale agricole, collège des organisations syndicales).
Pour rappel, une Chambre d'agriculture départementale est composée de 33 membres élus au suffrage direct pour les six prochaines années.
Parmi les grandes nouveautés du régime électoral en 2019, notons l'introduction du vote électronique en plus du vote par correspondance, la suppression de la condition d'inscription sur les listes électorales générales pour être électeurs aux élections des membres des Chambres d'agriculture, l'allègement du contrôle municipal des listes électorales, sans oublier la baisse du nombre d'élus dans les Chambres départementales et interdépartementales. Enfin, une modification du mode de scrutin a été opérée pour les collèges des chefs d'exploitation et des salariés avec attribution de 50% des sièges à la liste d'arrivée en tête avec arrondi, le cas échéant, à l'entier inférieur.
Ces élus sont répartis dans 10 collèges: 5 collèges individuels (chefs d'exploitation et assimilés, propriétaires fonciers et usufruitiers, salariés de la production agricole, salariés des groupements professionnels agricoles, anciens exploitants) et 5 collèges des groupements agricoles (coopératives de production agricole, caisses de Crédit agricole, caisses d'assurances mutuelles agricoles et caisses de mutualité sociale agricole, collège des organisations syndicales).
À La Réunion, cette élection, dont l'issue est indécise, mettra aux prises cinq listes: celle menée par Krishna Atanari de la CGPER, l'UPNA (Unis et debout pour le revenu de nos agriculteurs) de Jean-Patrice Pounoussamy dont fait partie le président sortant ex-CGPER Jean-Bernard Gonthier, la liste FDSEA-JA de Frédéric Vienne, le MODEF (Mouvement des paysans solidaires de La Réunion) de Jean-François Sababady et enfin, la liste "100% agriculteurs" de la Coordination rurale de La Réunion, menée par Luc Henriot Abriel.
Krishna Atanari n'est pas tendre avec la mandature du président Gonthier, pourtant un ancien de la maison CGPER. Du bilan de ce dernier, il ne retire "que du négatif". "Rien n'a été fait en 6 ans", clame le vice-président de la CGPER. Le planteur originaire de l'Est reproche notamment à Jean-Bernard Gonthier d'avoir augmenté des prestations de gestion à la Chambre "de 200 à 300%" mais aussi, "de ne plus faire de formation". "C'est peut-être une volonté politique de M.Gonthier. Il a tué les petits et moyens agriculteurs pour aider les plus gros. Aujourd'hui, on voit bien que l'UPNA est plus proche de la FDSEA que de la CGPER", insiste-t-il.
S'il est élu à la tête de la chambre consulaire, Krishna Atanari compte redonner à l'organisme "son vrai pôle d'acteur agricole et ouvrir ses portes à tous les agriculteurs". "On veut garder le même modèle agricole, à savoir une agriculture traditionnelle. De plus, personne n'a pris le temps de défendre les petits maraîchers qui ont une technique incroyable, un trésor mais personne ne les a mis en avant. Quand on voit le nombre d'importations de légumes qui viennent concurrencer ces petits maraîchers, nous demandons à ce que le POSEI soit accessible pour ces derniers". Enfin, autre combat porté par la liste CGPER: la retraite des agriculteurs. "Quand on voit que la ministre des Outre-mer propose 900 euros pour le minimum vieillesse, nous demandons à ce que les agriculteurs de La Réunion soient pris en compte", réclame-t-il.
"Cette présidence a été marquée par la guerre interne à la CGPER", préfère relever Frédéric Vienne, qui ne souhaite pas incriminer le président sortant qui "évoluait dans un contexte particulièrement complexe". "Il y avait une volonté de ne pas vouloir travailler avec lui dès le début, ce qui a limité les actions de M.Gonthier. C'est la CGPER qui l'a organisé au risque de mettre la Chambre en très grandes difficultés", poursuit l'homme fort de la FDSEA. "De notre côté, nous avons fait le choix de faire une liste commune avec les Jeunes Agriculteurs-JA, au contraire de la CGPER, dans le but de reprendre cette chambre avec un programme ambitieux et réaliste". Un projet articulé autour de trois axes: un meilleur accompagnement des différentes filières, une revalorisation des pensions de retraite, qu'il souhaite voir être alignées sur le minimum vieillesse, et l'éclosion de filières innovantes "comme la filière canne-énergie". "La ministre de la Santé parle aussi de cannabis thérapeutique: pourquoi ne pas réaliser ce projet à La Réunion dans un but bien organisé ? A La Réunion, on a toujours été une terre d'expérimentation, mais aujourd'hui, l'agriculture ne propose plus rien d'innovant".
Ces dissensions entre les différentes parties ne semblent pas étonner Jean-François Sababady. Le Saint-Andréen voit dans ces tensions un moyen détourné pour continuer ce qu'il appelle "les petits arrangements entre amis". "L'élection actuelle est faite pour favoriser les grosses listes, cela arrange l'État pour la paix sociale", assure le planteur de canne à sucre. Et quel que soit le résultat de ce scrutin, ce dernier lance un appel pour mettre fin "au système mafieux" de la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural). "Je l'ai toujours dit depuis 10 ans, si un agriculteur avec 40 hectares pondérés de cannes ne peut pas vivre, il doit changer de métier: une loi doit être votée pour empêcher les gros agriculteurs d'en avoir plus car nombreux sont les jeunes qui n'ont pas de terrain. Vous savez qui siège à la SAFER ? Les syndicalistes des trois syndicats majoritaires depuis 40 ans. Il faut arrêter les petits arrangements entre amis. Ce sont toujours les mêmes qui ont les terrains, puisqu'ils contrôlent tout, et l'État ferme les yeux là-dessus".
Krishna Atanari n'est pas tendre avec la mandature du président Gonthier, pourtant un ancien de la maison CGPER. Du bilan de ce dernier, il ne retire "que du négatif". "Rien n'a été fait en 6 ans", clame le vice-président de la CGPER. Le planteur originaire de l'Est reproche notamment à Jean-Bernard Gonthier d'avoir augmenté des prestations de gestion à la Chambre "de 200 à 300%" mais aussi, "de ne plus faire de formation". "C'est peut-être une volonté politique de M.Gonthier. Il a tué les petits et moyens agriculteurs pour aider les plus gros. Aujourd'hui, on voit bien que l'UPNA est plus proche de la FDSEA que de la CGPER", insiste-t-il.
S'il est élu à la tête de la chambre consulaire, Krishna Atanari compte redonner à l'organisme "son vrai pôle d'acteur agricole et ouvrir ses portes à tous les agriculteurs". "On veut garder le même modèle agricole, à savoir une agriculture traditionnelle. De plus, personne n'a pris le temps de défendre les petits maraîchers qui ont une technique incroyable, un trésor mais personne ne les a mis en avant. Quand on voit le nombre d'importations de légumes qui viennent concurrencer ces petits maraîchers, nous demandons à ce que le POSEI soit accessible pour ces derniers". Enfin, autre combat porté par la liste CGPER: la retraite des agriculteurs. "Quand on voit que la ministre des Outre-mer propose 900 euros pour le minimum vieillesse, nous demandons à ce que les agriculteurs de La Réunion soient pris en compte", réclame-t-il.
"Cette présidence a été marquée par la guerre interne à la CGPER", préfère relever Frédéric Vienne, qui ne souhaite pas incriminer le président sortant qui "évoluait dans un contexte particulièrement complexe". "Il y avait une volonté de ne pas vouloir travailler avec lui dès le début, ce qui a limité les actions de M.Gonthier. C'est la CGPER qui l'a organisé au risque de mettre la Chambre en très grandes difficultés", poursuit l'homme fort de la FDSEA. "De notre côté, nous avons fait le choix de faire une liste commune avec les Jeunes Agriculteurs-JA, au contraire de la CGPER, dans le but de reprendre cette chambre avec un programme ambitieux et réaliste". Un projet articulé autour de trois axes: un meilleur accompagnement des différentes filières, une revalorisation des pensions de retraite, qu'il souhaite voir être alignées sur le minimum vieillesse, et l'éclosion de filières innovantes "comme la filière canne-énergie". "La ministre de la Santé parle aussi de cannabis thérapeutique: pourquoi ne pas réaliser ce projet à La Réunion dans un but bien organisé ? A La Réunion, on a toujours été une terre d'expérimentation, mais aujourd'hui, l'agriculture ne propose plus rien d'innovant".
Ces dissensions entre les différentes parties ne semblent pas étonner Jean-François Sababady. Le Saint-Andréen voit dans ces tensions un moyen détourné pour continuer ce qu'il appelle "les petits arrangements entre amis". "L'élection actuelle est faite pour favoriser les grosses listes, cela arrange l'État pour la paix sociale", assure le planteur de canne à sucre. Et quel que soit le résultat de ce scrutin, ce dernier lance un appel pour mettre fin "au système mafieux" de la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural). "Je l'ai toujours dit depuis 10 ans, si un agriculteur avec 40 hectares pondérés de cannes ne peut pas vivre, il doit changer de métier: une loi doit être votée pour empêcher les gros agriculteurs d'en avoir plus car nombreux sont les jeunes qui n'ont pas de terrain. Vous savez qui siège à la SAFER ? Les syndicalistes des trois syndicats majoritaires depuis 40 ans. Il faut arrêter les petits arrangements entre amis. Ce sont toujours les mêmes qui ont les terrains, puisqu'ils contrôlent tout, et l'État ferme les yeux là-dessus".