La réduction du plastique en France prend de l’ampleur cette année. Si elle a déjà commencé avec les sacs plastiques en caisse, les sacs fruits et légumes, les cotons tiges ou encore les gobelets, janvier 2021 marque une accélération de cette transition qui devrait prendre encore 20 ans...
Depuis le début de cette nouvelle année, toutes les assiettes jetables, même cartonnées, comportant un film plastique ou encore en plastique compostable sont interdites. De même pour les bouteilles en plastique gratuites dans les établissements recevant du public et dans le cadre d’événements festifs, sportifs ou culturels. Adieu également les pailles en plastique (y compris le bioplastique), les touillettes pour votre café, les couverts, les couvercles à verre, les piques à steak, les confettis, les emballages pour les fruits et légumes et les tiges pour ballon.
Comme tout département français, La Réunion devra suivre les nouvelles directives ; y compris pour les barquettes en polystyrène tant répandues sur l’île. Elles figurent en effet dans les listes des interdits de 2021. Les barquettes en plastique seront quant à elle bannies seulement dans les établissements scolaires, crèches, services de pédiatrie, d’obstétrique et de maternité ainsi que les centres périnataux pour des raisons de santé et d’exposition aux perturbateurs endocriniens.
Le carton non adapté aux caris ?
Le stock des barquettes en polystyrène devra donc être écoulé, pour laisser place au plastique ou au carton. Pour le gérant de la Cafet 2, à Saint-Denis, Emmanuel Gigan, c’est l’un de ses fournisseurs de barquettes qui lui a annoncé la nouvelle, l’invitant désormais à choisir l’option carton. "Je veux bien mais le souci c’est que les barquettes biodégradables sont deux à trois fois plus chères que le polystyrène par exemple et ne tiennent qu’une vingtaine de minutes en livraison", affirme-t-il. Un carton non adapté aux spécificités réunionnaises, à savoir les caris : "Avec la vapeur et la sauce, les barquettes se ramollissent et s’écrasent". Ayant essayé plusieurs sortes de carton, Emmanuel Gigan espère trouver la bonne. "Sinon, il faudra s’adapter". S’adapter, il le fait déjà avec une incitation au client à jouer le jeu : une réduction de 50 centimes pour toute barquette ramenée au snack. "Certains ramènent même leur tasse à café", ajoute-t-il.
Ça coûte plus cher
Du côté des fournisseurs, PLV Réunion, distributeur d’emballage alimentaire, a néanmoins anticipé la transition avec deux options : carton ou bagasse. Le bol en carton à 750 g contenant une pellicule bio imperméable facilite les livraisons mais oui, il coûte plus cher : 25 centimes contre 19 centimes pour du plastique. Et cela tend à rebuter certains restaurateurs, même si bon nombre de commerçants veulent à la fois contribuer à la préservation de l'environnement et satisfaire leurs clients, de plus en plus demandeurs de produits non-plastiques. PLV Réunion propose aussi des coquilles à 750 g (comme celles en polystyrène) en bagasse à 14 centimes (au lieu de 8 centimes pour le polystyrène) et des bols en pulpe de canne mais là c'est du luxe : 55 centimes pour le bol à 900 g. "Le carton représente la grande majorité de nos ventes, ainsi que les couverts en bois, affirme Philippe Lion, gérant de PLV Réunion. C'est aussi bien pour l'environnement que la santé des consommateurs". Pour lui, les adieux au plastique ont déjà été faits.
Pour les lois qui sont passées et celles qui restent à venir, retrouvez le tableau de l'association Zero Waste France.