"Je suis bien en prison si ma place n’est plus dans la société", "je peux rester en prison, c’est tout", a répété, en larmes, le père de famille qui a poignardé ses filles le 29 juin 2015 au Port, ce mardi devant la cour d’Assises. Et ce sera le cas… pendant 18 ans. Jugé coupable de tentative de meurtre sur ses filles âgées alors de 12 et 17 ans, Jules Tarley accepte sa peine. Il écope également de 5 ans de suivi socio-judiciaire et s'est vu retirer l'autorité parentale pour la plus jeune de ses filles, la seule qu'il a reconnue.
En ce deuxième jour de procès, il a été interrogé et entendu. Comment expliquer son geste ? Plusieurs mois de galères dans son couple, avant que sa compagne ne lui annonce qu’elle veut le quitter. Un éloignement de la part de ses filles. Un homme autoritaire qui perd le contrôle de sa famille. Et voilà qu’il passe à l’acte. Ce jour-là, il a une bonne nouvelle au travail ; il risque d’être titularisé. Voulant annoncer la nouvelle, il rentre retrouver ses filles. La plus grande fait la vaisselle dans la cuisine et la petite regarde la télé dans le salon.
"Je ne voyais plus ce qui était devant moi"
"J’étais pas invisible, j’étais pas transparent, je voulais mourir et j’ai voulu me piquer dans le foie et c’est là où j’ai bloqué". Aie. Qu’a-t-il dit… "J’ai vu mes filles comme mes adversaires". Et il en rajoute. Le président du tribunal l’interroge :
"Vous avez appris à donner des coups de couteau dans l’armée, c’est bien ça ?
- Oui.
- Et ce sont des coups pour tuer ?
- Oui."
Et manque de bol, la grande a été touchée au foie. Mais il maintient n’avoir pas voulu les tuer. Le président lui explique que le comportement des adolescents, c’est ça. De la distance, une absence d’intérêt pour ses parents, etc. Que tous les parents vivent ça. Me Laurent Payen, avocat de l’accusé, s’indigne alors : le président est-il devenu procureur ? Le but est-il de trouver la peine la plus lourde ? L'audience prend beaucoup trop un tournant disproportionné contre son client. "Non", s’indigne le président à son tour. Il essaye tout simplement de comprendre.
Car c’est ça qui est peu clair. Pourquoi poignarder ses filles ? Un homme qui dit les aimer, travailler pour leur fournir une vie de qualité… Jules Tarley est persuadé que sa femme le trompe (une obsession maladive sans fondement, réalisera-t-il aujourd’hui), il tente de la reconquérir mais elle reste de glace, son aînée ne lui parle plus, sa cadette commence à s’éloigner… " Je me suis trompé, j’étais malade, j’étais écrasé". Et là : " Je ne voyais plus ce qui était devant moi". Comme une perte de contrôle à laquelle il tente toujours de trouver une réponse aujourd’hui, notamment dans la religion catholique au sein de la prison. "C’est un acte odieux, que je me pardonne pas, tout le temps je vois cette scène, tout le temps j’ai mal", explique-t-il en larmes.
"Vous creusez votre propre tombe avec une pelleteuse"
L’avocat des parties civiles, Me Rémi Boniface, ne croit pas à ses sanglots. Et surtout cet élément qui sort de nulle part, alors qu’il interroge Jules Tarley sur son autorité sur ses filles. Une autorité bienveillante selon l’accusé, afin de les "canaliser et leur montrer le sens de la vie". Mais il prend pour exemple le fait d’avoir montrer à sa cadette, qui avait peur des couteaux, "comment couper une tomate avec un vrai couteau et non un couteau à tartiner, même si elle pleurait". "Et elle a ensuite réussi toute seule", ajoute-t-il. Pourquoi parler de couteaux alors qu’on ne lui a rien demandé… "Vous creusez votre propre tombe à la pelleteuse, je n’ai plus de questions".
En ce deuxième jour de procès, il a été interrogé et entendu. Comment expliquer son geste ? Plusieurs mois de galères dans son couple, avant que sa compagne ne lui annonce qu’elle veut le quitter. Un éloignement de la part de ses filles. Un homme autoritaire qui perd le contrôle de sa famille. Et voilà qu’il passe à l’acte. Ce jour-là, il a une bonne nouvelle au travail ; il risque d’être titularisé. Voulant annoncer la nouvelle, il rentre retrouver ses filles. La plus grande fait la vaisselle dans la cuisine et la petite regarde la télé dans le salon.
"Je ne voyais plus ce qui était devant moi"
"J’étais pas invisible, j’étais pas transparent, je voulais mourir et j’ai voulu me piquer dans le foie et c’est là où j’ai bloqué". Aie. Qu’a-t-il dit… "J’ai vu mes filles comme mes adversaires". Et il en rajoute. Le président du tribunal l’interroge :
"Vous avez appris à donner des coups de couteau dans l’armée, c’est bien ça ?
- Oui.
- Et ce sont des coups pour tuer ?
- Oui."
Et manque de bol, la grande a été touchée au foie. Mais il maintient n’avoir pas voulu les tuer. Le président lui explique que le comportement des adolescents, c’est ça. De la distance, une absence d’intérêt pour ses parents, etc. Que tous les parents vivent ça. Me Laurent Payen, avocat de l’accusé, s’indigne alors : le président est-il devenu procureur ? Le but est-il de trouver la peine la plus lourde ? L'audience prend beaucoup trop un tournant disproportionné contre son client. "Non", s’indigne le président à son tour. Il essaye tout simplement de comprendre.
Car c’est ça qui est peu clair. Pourquoi poignarder ses filles ? Un homme qui dit les aimer, travailler pour leur fournir une vie de qualité… Jules Tarley est persuadé que sa femme le trompe (une obsession maladive sans fondement, réalisera-t-il aujourd’hui), il tente de la reconquérir mais elle reste de glace, son aînée ne lui parle plus, sa cadette commence à s’éloigner… " Je me suis trompé, j’étais malade, j’étais écrasé". Et là : " Je ne voyais plus ce qui était devant moi". Comme une perte de contrôle à laquelle il tente toujours de trouver une réponse aujourd’hui, notamment dans la religion catholique au sein de la prison. "C’est un acte odieux, que je me pardonne pas, tout le temps je vois cette scène, tout le temps j’ai mal", explique-t-il en larmes.
"Vous creusez votre propre tombe avec une pelleteuse"
L’avocat des parties civiles, Me Rémi Boniface, ne croit pas à ses sanglots. Et surtout cet élément qui sort de nulle part, alors qu’il interroge Jules Tarley sur son autorité sur ses filles. Une autorité bienveillante selon l’accusé, afin de les "canaliser et leur montrer le sens de la vie". Mais il prend pour exemple le fait d’avoir montrer à sa cadette, qui avait peur des couteaux, "comment couper une tomate avec un vrai couteau et non un couteau à tartiner, même si elle pleurait". "Et elle a ensuite réussi toute seule", ajoute-t-il. Pourquoi parler de couteaux alors qu’on ne lui a rien demandé… "Vous creusez votre propre tombe à la pelleteuse, je n’ai plus de questions".