Réunis en assemblée plénière ce matin, les membres du Ceser ont débattu de plusieurs sujets, notamment les orientations budgétaires 2013 du Conseil régional, dont le budget primitif pour le prochain exercice sera soumis au vote des élus régionaux d’ici la fin de l’année. Mais avant d’entamer les discussions, Jean-Raymond Mondon, président du Ceser, a adressé un sérieux recadrage aux « membres fantômes » du Ceser.
« On vient ici pour travailler et non participer« , rappelle le président du Ceser. « La présence est une chose et le qualitatif en est une autre. Je ne peux pas accepter que des gens s’inscrivent dans des commissions et ne soient pas présents. Dernièrement, sur 15 membres d’une commission, seulement quatre étaient présents. Une présence proche du néant. Je ne l’accepte pas. Vous n’êtes pas là pour ajouter une ligne à votre carte de visite (…). Nous avons des enjeux importants. Je peux comprendre que les uns et autres aient des absences liées à leurs activités professionnelles. Mais un taux de présence à 0% je ne peux l’accepter« , souligne-t-il sans citer de nom. Face à cette situation, Jean-Raymond Mondon pourrait prendre « ses responsabilités« , comprendre par là révoquer, en sa qualité de président, les membres absents.
Augmentation des emprunts et diminution de l’épargne nette
Passer cette entrée en matière, les membres du Ceser se sont penchés sur les orientations budgétaires de la Région Réunion. « La commission note la volonté de la collectivité de maintenir un haut niveau d’autofinancement pour les grands projets, particulièrement pour la nouvelle route du Littoral. En matière de prospective, la commission relève que le projet de Budget devrait s’articuler autour de sa concrétisation« , explique dans leur compte-rendu les membres de la commission « affaires générales, financières et des relations internationales ». Jean-Raymond Mondon a tenu à rappeler que les orientations budgétaires de la Région se faisaient dans un « contexte difficile » lié à une dégradation de l’économie locale, nationale et internationale à laquelle il faut ajouter un gel des dotations de l’Etat à destination des collectivités locales. « La construction des orientations budgétaires du Conseil régional se fait dans un contexte économique très difficile. Il faut également ajouter des contraintes au niveau national aux conséquences directes pour les collectivités« , explique-t-il.
Un point chiffonne les membres du Ceser. Le Conseil économique et social a décidé d’attirer l’attention des élus régionaux sur la simultanéité de l’augmentation des emprunts à partir de 2015 – jusqu’à une période courant jusqu’en 2020 – et la diminution de l’épargne nette sur cette même période. « La commission s’interroge sur les impacts directs et induits de cette évolution structurelle défavorable (…). Cette situation implique une responsabilité totale de la collectivité« , précise-t-on en commission.
Avec les Grands Chantiers, la Région risquerait-elle de ne pouvoir recourir à l’emprunt dans le futur ?
Le Ceser voit dans les Grands chantiers menés par la Région un risque pour la collectivité, si les budgets ne sont pas maitrisés, de ne pouvoir recourir à l’emprunt dans le futur. « Nous sommes un peu inquiets sur les problématiques financières et budgétaires des années futures (…) Le Conseil régional a une perspective à l’horizon 2020. Dans le resserrement que nous voyons entre les recettes budgétaires et les dépenses, recettes qui vont diminuer ou stagner et dépenses qui vont augmenter avec les Grands travaux (ndlr: nouvelle route du Littoral), on se pose la question de savoir qu’elles seront les possibilités pour le Conseil régional pour les travaux futurs (…). Il y a des interrogations en particulier sur les possibilités de la Région de faire des nouveaux emprunts« , souligne Jean-Raymond Mondon.
Le Ceser ne remettra pas en cause les Grands projets de la Région. Il n’a qu’un rôle consultatif et émet des avis. Son président résumera parfaitement la situation avant de mettre aux votes l’avis des commissions sur les orientations budgétaires 2013 : « Comme je le dis très souvent, le Ceser est l’assemblée du premier mot mais ce sont les politiques qui prennent les décisions. Ils ont été élus démocratiquement« .