Ibrahim Dindar était au tribunal de Champ Fleuri ce matin. Non pas en tant que prévenu, mais parce qu'il avait porté plainte contre le JIR et Jacques Tillier pour une série d'articles que le journal avait écrit, en mars 2008, concernant le fonctionnement du Glaive, une association dépendant du Conseil général pour son fonctionnement et ayant employé en moyenne plus de 500 salariés, notamment avant et pendant les dernières élections cantonales.
Qu'avait dit le JIR? En substance, que le Glaive avait été utilisé comme une machine de propagande par certains conseillers généraux de la majorité, et en particulier Nassimah et Ibrahim Dindar. Ses employés se rendaient chez les particuliers, chez qui ils effectuaient gratuitement divers travaux (réfection de portes et de fenêtres, du circuit électrique, peintures...), le tout offert gratuitement par le Conseil général. Ce que ne manquaient pas de rappeler les employés, en proposant à ceux qui habitaient dans le bon canton: "Madame Dindar (ou M. Dindar selon le lieu) i peut passer rendre a ou une tite visite ce soir?")
Ibrahim Dindar s'est donc déplacé ce matin pour rappeler que c'était lui la victime dans cette affaire, et que c'était lui qui avait porté plainte. Il a même interpellé le président: "Si j'estimais ne pas avoir les fesses propres, je ne serais pas venu ici devant vous aujourd'hui".
Son argumentation peut se résumer de la façon suivante (je retranscris ici l'esprit de ses propos, pas la lettre): "Oui, je reconnais que sur 500 embauches, il y en a environ la moitié qui l'ont été suite aux recommandations des élus du Département. J'étais dans mon rôle d'élu quand je suggérais au directeur d'embaucher tel RMIste ou tel demandeur d'emploi, mais il était libre de le faire ou pas".
Le vice-président du Département a tenté de minimiser son rôle en faisant citer comme témoin l'actuel directeur du Glaive, M. Charlette, qui a commencé par réciter une leçon manifestement bien apprise. "Non, M. Dindar n'est pas mon supérieur hiérarchique. Pour moi, c'est un partenaire et c'est nous qui décidions des embauches en toute liberté".
Malheureusement, cette argumentation n'a pas tenu longtemps face aux piques de Me Alain Rapady, l'avocat du JIR, et aux questions fort pertinentes du président du tribunal correctionnel Christophe Morgan.
Par exemple, M. Charlette a fini par avouer qu'en cas de désaccord avec Ibrahim Dindar, c'est la décision de ce dernier qui était appliquée.
De même, Ibrahim Dindar a reconnu avoir demandé au directeur du Glaive, par écrit, l'embauche en priorité des habitants du 1er et 5ème canton de St-Denis. Même si c'était selon lui, pour contrebalancer le trop grand nombre de recrutements en provenance du 8ème canton, celui du Chaudron, d'où était originaire le directeur. Et tant pis si, au final, il ressort que son canton et celui de la Présidente, figurent bien parmi ceux les mieux pourvus...
De même, il a reconnu lui avoir demandé de ne plus embaucher de "non citoyens", autrement dit des personnes non inscrites sur les listes électorales...
L'intervention d'Ibrahim Dindar a été fort intéressante en ce sens qu'elle a permis de constater que les élus vivent dans un monde à part, où ils ont leur propre logique, leurs propres lois.
Ibrahim Dindar trouve par exemple tout à fait normal -et s'étonne même qu'on puisse le lui reprocher- qu'une association soit subventionnée par le Conseil général à coups de millions d'euros pour effectuer des travaux chez des électeurs, en pleine période électorale.
Il trouve normal de concurrencer ainsi, par le biais d'une association subventionnée, des artisans payant impôts et charges, en leur enlevant des chantiers potentiels.
Il trouve normal que le directeur du Glaive, Pascal Renaudière de Vaux, soit en même temps directeur de campagne de Nassimah Dindar.
Il trouve normal que le candidat Ibrahim Dindar (ou Nassimah Dindar) passe le soir rendre une "petite visite" aux citoyens ayant bénéficié de ces travaux.
Il trouve normal que les personnes qui ne votent pas soient écartées du bénéfice des prestations du Glaive.
Il trouve normal... etc... etc...
Ces gens là ne vivent plus depuis longtemps sur la même planète que nous...
Qu'avait dit le JIR? En substance, que le Glaive avait été utilisé comme une machine de propagande par certains conseillers généraux de la majorité, et en particulier Nassimah et Ibrahim Dindar. Ses employés se rendaient chez les particuliers, chez qui ils effectuaient gratuitement divers travaux (réfection de portes et de fenêtres, du circuit électrique, peintures...), le tout offert gratuitement par le Conseil général. Ce que ne manquaient pas de rappeler les employés, en proposant à ceux qui habitaient dans le bon canton: "Madame Dindar (ou M. Dindar selon le lieu) i peut passer rendre a ou une tite visite ce soir?")
Ibrahim Dindar s'est donc déplacé ce matin pour rappeler que c'était lui la victime dans cette affaire, et que c'était lui qui avait porté plainte. Il a même interpellé le président: "Si j'estimais ne pas avoir les fesses propres, je ne serais pas venu ici devant vous aujourd'hui".
Son argumentation peut se résumer de la façon suivante (je retranscris ici l'esprit de ses propos, pas la lettre): "Oui, je reconnais que sur 500 embauches, il y en a environ la moitié qui l'ont été suite aux recommandations des élus du Département. J'étais dans mon rôle d'élu quand je suggérais au directeur d'embaucher tel RMIste ou tel demandeur d'emploi, mais il était libre de le faire ou pas".
Le vice-président du Département a tenté de minimiser son rôle en faisant citer comme témoin l'actuel directeur du Glaive, M. Charlette, qui a commencé par réciter une leçon manifestement bien apprise. "Non, M. Dindar n'est pas mon supérieur hiérarchique. Pour moi, c'est un partenaire et c'est nous qui décidions des embauches en toute liberté".
Malheureusement, cette argumentation n'a pas tenu longtemps face aux piques de Me Alain Rapady, l'avocat du JIR, et aux questions fort pertinentes du président du tribunal correctionnel Christophe Morgan.
Par exemple, M. Charlette a fini par avouer qu'en cas de désaccord avec Ibrahim Dindar, c'est la décision de ce dernier qui était appliquée.
De même, Ibrahim Dindar a reconnu avoir demandé au directeur du Glaive, par écrit, l'embauche en priorité des habitants du 1er et 5ème canton de St-Denis. Même si c'était selon lui, pour contrebalancer le trop grand nombre de recrutements en provenance du 8ème canton, celui du Chaudron, d'où était originaire le directeur. Et tant pis si, au final, il ressort que son canton et celui de la Présidente, figurent bien parmi ceux les mieux pourvus...
De même, il a reconnu lui avoir demandé de ne plus embaucher de "non citoyens", autrement dit des personnes non inscrites sur les listes électorales...
L'intervention d'Ibrahim Dindar a été fort intéressante en ce sens qu'elle a permis de constater que les élus vivent dans un monde à part, où ils ont leur propre logique, leurs propres lois.
Ibrahim Dindar trouve par exemple tout à fait normal -et s'étonne même qu'on puisse le lui reprocher- qu'une association soit subventionnée par le Conseil général à coups de millions d'euros pour effectuer des travaux chez des électeurs, en pleine période électorale.
Il trouve normal de concurrencer ainsi, par le biais d'une association subventionnée, des artisans payant impôts et charges, en leur enlevant des chantiers potentiels.
Il trouve normal que le directeur du Glaive, Pascal Renaudière de Vaux, soit en même temps directeur de campagne de Nassimah Dindar.
Il trouve normal que le candidat Ibrahim Dindar (ou Nassimah Dindar) passe le soir rendre une "petite visite" aux citoyens ayant bénéficié de ces travaux.
Il trouve normal que les personnes qui ne votent pas soient écartées du bénéfice des prestations du Glaive.
Il trouve normal... etc... etc...
Ces gens là ne vivent plus depuis longtemps sur la même planète que nous...