« Je suis fière que toutes les forces de gauche (PCR, FI, PLR, PROGRES974, PS, EELV, GENERATION.S) se retrouvent sur ma liste. Ce n’était pas le cas en 2014 », affirme Virginie Gobalou. Candidate à l’élection municipale, l’élue de l’opposition de la mairie de Saint-Pierre poursuit « il y a bon nombre de personnes issues de la société civile comme l’artiste Richard Riani, une infirmière GJ, ensemble nous souhaitons mettre fin aux inégalités sociales envers la population, mettre fin au clientélisme du maire actuel ».
En tant que conseillère municipale dans l’opposition, Virginie Gobalou a entendu à maintes reprises « taisez-vous madame » : des objections faites lors des séances du conseil municipal. Elle ne baisse pas les bras, âme militante, elle s’est investie dans le syndicalisme depuis son jeune âge : « j’avais pour exemple mon père qui se démenait pour nous élever, notre mère est morte alors que j’avais six ans ». Un père saisonnier à l’usine du Gol qui doit faire face aux injustices sociales « il fallait être du même bord politique du patron pour pouvoir manger et ne pas se faire adopter par les services sociaux quand la misère était là ».
Le syndicalisme, le combat social est une revanche pour l’opposante acharnée du Sud. Si la première étape de rassemblement est une réussite, la deuxième étape consiste à construire un projet pour « éradiquer la misère, savez-vous que Saint Pierre est la troisième ville la plus pauvre de France avec ses 84 000 habitants et 19 000 personnes qui n’ont pas de travail ? »
Virginie Gobalou dit connaître Saint Pierre, là où elle a mené sa scolarité depuis l’âge de 11 ans au collège Saint-Charles « aujourd’hui je suis mère de famille de quatre enfants et je suis la seule femme à m’opposer au maire et à sa politique de favoritisme ».
Elle qui se dit « candidate légitime et soutenue par la gauche réunie », rappelle sa motivation « j’ai bien entendu la colère et les revendications de la population : j’ai effectué un travail de fourmi auprès des jeunes, des artisans, des chômeurs, des commerçants, cette ville balnéaire mérite d’être mieux gérée » confesse-t-elle. Pour cela elle a su mettre autour d’elle des femmes et des hommes de compétences « pour faire de Saint Pierre une ville de bien-être, dynamique et sécurisée avec une gestion transparente ». « Depuis 19 ans à part le football aucune autre discipline sportive n’existe ici ce n’est pas chose normale », conclut-elle.
Avec dix-huit quartiers éparpillés dans les hauts « des quartiers oubliés dans le projet d’aménagement » confie l’opposante du Sud, « nous allons apporter les informations dans les familles qui ne connaissent pas leurs droits et ne viennent pas dans les institutions. »
Les projets et le travail ne manqueront pas pour Virginie Gobalou si elle s’assoit dans le siège de la mairie de Saint Pierre au cours de la seconde quinzaine du mois de mars 2020. En attendant elle pose un regard scrupuleux sur l’édile possessionnais « les électeurs ont su mettre à la mairie une femme engagée » confirme-t-elle mais pour elle, « la parité appliquée depuis 2001 s’exerce que sur le papier alors que la femme possède un regard plus large et je dirais même une vision sur un long terme avec des capacités d’analyses aussi bien voire mieux que les hommes ».
Au soir du premier tour le dimanche 15 mars, il y aura-t-il parmi la foule de militants une jeune femme présente pour manifester sa joie tout comme en 1983, mineure Virginie Gobalou avait quitté la maison à l’insu de son père pour fêter la victoire de la gauche à Saint Louis ? Au cours de ses tractages elle répète sans fin à ses électeurs : « n’ayons pas peur du changement ».
Présentation de Saint Pierre :
– 22 écoles maternelles,
– 23 écoles primaires,
– 8 collèges,
– 6 lycées,La population est passée de 33 000 habitants dans les années 60 à 84 000 habitants en 2017.
Les maires successifs depuis 1945 : Fernand Colardeau, Pierre-Raymond Hoareau, Paul Alfred Isautier, Elie Hoareau.
Maire actuel : Michel FontaineUne dette de 884 Euros par habitants (chiffre de 2018 JDN)