Il ne prend la parole que lorsque le président de la cour d’assises lui pose la question « Reconnaissez-vous avoir tué Mathéo ? ». « Oui, je pense que c’est moi mais je n’étais pas dans mon état normal… Je ne me souviens plus. »
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 19 juin 2013, à Saint-Benoît. La mère du petit Mathéo et Jean-Charles Artaban entretiennent une relation depuis plusieurs années mais se sont séparés récemment. Le couple vit de manière marginale, s’alcoolisant régulièrement et consommant du zamal selon le voisinage. Des disputes éclatent souvent et Artaban abuse physiquement de sa compagne.
Tous sont sur place lors du meurtre. Une énième dispute éclate ce soir-là aux alentours de trois heures du matin. Artaban, la mère de Mathéo et celui-ci se trouvent à l’extérieur, où l’homme les oblige à dormir car le petit « fait trop de bruit ». Artaban commence alors à faire subir des sévices à la mère de l’enfant, l’obligeant à boire du rhum. Il traine alors le petit vers la maison, le cognant par terre et enfermant sa mère dehors.
Le frère d’Artaban assiste à la scène et essaie de récupérer Mathéo, en vain. Les actes abominables auraient débuté aux alentours de 4h30 du matin selon les enquêteurs et auraient duré jusqu’à l’appel aux secours vers 5H20. À leur arrivée, les forces de l’ordre découvrent le corps de Mathéo dans le chenil, avec deux chiens à l ‘intérieur.
À la question « ces blessures sont-elles survenues avant ou après la mort ? », la légiste marque une hésitation avant de finalement conclure : « on ne le sait pas ».
Aucune réaction non plus d’Artaban lors de la première audition, révèle l’officier en charge de l’affaire. « Il n’a montré ni regrets, ni empathie. Il a parlé de manière froide, sèche. Il a avoué avoir cherché à se débarrasser du corps, car selon lui sa mère l’avait fait tomber par terre et il ne voulait pas endosser la responsabilité pour elle ». Artaban présentait un taux d’alcoolémie négatif lorsqu’il sera arrêté.