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Cérémonies du 11 novembre

J’ai assisté à la cérémonie patriotique organisée comme tous les ans devant le monument aux morts de la ville où j’habite, laquelle se trouve être Le Tampon. C’est-là une occasion unique, offerte à chacun d’entre nous, de se souvenir avec émotion, non seulement des épreuves inouïes qu’ont dû endurer nos ancêtres lors de la grande […]

Ecrit par André Pouchet – le jeudi 14 novembre 2019 à 17H39

J’ai assisté à la cérémonie patriotique organisée comme tous les ans devant le monument aux morts de la ville où j’habite, laquelle se trouve être Le Tampon.

C’est-là une occasion unique, offerte à chacun d’entre nous, de se souvenir avec émotion, non seulement des épreuves inouïes qu’ont dû endurer nos ancêtres lors de la grande ordalie de 14-18, mais également de tous les sacrifices plus tard consentis par ceux qui, à leur suite, ont combattu et sont tombés – tombent encore aujourd’hui – les armes à la main pour la défense de notre patrie.

Une belle et utile cérémonie donc, avec la présence en grand nombre d’anciens combattants et de médaillés militaires escortant leurs drapeaux, avec la remise aux jeunes gens et jeunes filles de la Préparation Militaire Navale du fanion de leur promotion, avec également des discours, celui du maire et celui du capitaine de vaisseau présidant la cérémonie, rappelant l’un et l’autre de façon judicieuse tout ce qu’en cette occasion il convenait de rappeler à tous et tout particulièrement à la jeunesse.

L’assistance, fort nombreuse, était en grande partie constituée d’habitants du Tampon, lesquels avaient été invités par la mairie à se mobiliser dans les rangs des diverses associations dont ils sont membres et qui œuvrent sur le terrain de notre commune : protection civile, clubs sportifs, majorettes, chorale, club hippique, collectionneurs de voitures anciennes, etc. Le cortège très bigarré et, il faut bien le dire, plutôt hétéroclite, que constituait tout ce petit monde rassemblé côte à côte (y figurait même des jeeps arborant des insignes militaires étrangers, américains en l’occurrence !), a commencé par défiler dans la grand’rue, passant à tour de rôle, dans une ambiance chaleureuse et très sympathique, devant la tribune où se tenaient les officiels, avant de venir se regrouper sur l’esplanade de la mairie.

Cependant, ensuite, pendant la cérémonie mémorielle proprement dite, j’ai dû constater que ce public n’était pas toujours aussi attentif qu’il l’aurait dû, qu’il était loin de se mettre à la hauteur de ce moment de recueillement patriotique. Ainsi, un nombre important de gens se trouvant dans l’assistance se sont montrés – hélas ! – incapables de se mettre debout et d’observer le silence au moment sacré de la sonnerie aux morts, de même que bien peu d’entre eux se sont souciés d’entonner en chœur La Marseillaise, censée être pourtant leur hymne national à eux tous.

Autres petites réserves, si l’on voulait bien autoriser de ma part une audace qu’on jugera peut-être iconoclaste. Cela concerne cette fois-ci certains des éléments constitutifs des rituels observés lors de la composante proprement militaire de la cérémonie. Ces rituels, apparemment intangibles, mériteraient sans doute, m’a-t-il semblé, d’être légèrement dépoussiérés et adaptés. Est-il en effet absolument nécessaire d’enchaîner et de multiplier les « Ouvrez le ban ! » et les « Fermez le ban », lesquels sont appelés à se répéter en grand nombre et à intervalles excessivement rapprochés sans que cela n’apporte à mon avis quoi que ce soit de substantiel à la théâtralité recherchée ?

De même, le « Présentez armes ! », dans sa forme actuelle, à partir du moment où l’arme n’a plus à être élevée depuis le sol jusqu’à l’épaule et à la poitrine mais doit toujours demeurer dans la même position figée sur le buste, a-t-il encore un sens intéressant aujourd’hui ? Les autorités compétentes ne seraient-elles donc pas bien avisées de réfléchir un peu à la manière d’assurer au cérémonial traditionnel, en dépouillant celui-ci de complications superflues, élaguant des afféteries inutiles, tout à la fois une sobriété plus grande et une plus grande concentration de la gestuelle ? Ce sont les impertinentes questions que je me permets de formuler.

Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr pour moi, c’est que nous nous devons de pérenniser nos cérémonies du 11 novembre. Nous nous devons de continuer fidèlement à nous souvenir de nos morts, de continuer à les honorer dignement en offrant tous les ans à leur mémoire des cérémonies solennelles qui soient à la hauteur de leur sacrifice.

 

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