Les deux Français, pris en otages le 1er mai, ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi dernier par l’armée française suite à la prise d’assaut dirigée par le Commando Hubert. Le Maître de Pierrepont et le Maître Alain Bertoncello ont perdu la vie pendant l’opération, se sacrifiant pour qu’aucun des otages ne soient blessés.
Si leurs corps ont été rapatriés dimanche dans la plus grande discrétion sur le sol français, le président de la République a décidé de leur rendre un hommage national ce mardi aux invalides. La cérémonie débutera à 11h, heure de la métropole. Elle sera présidée par Emanuel Macron en présence des familles des deux soldats ainsi que de la Ministre des Armées, Florence Parny.
Maître Cédric de Pierrepont (à gauche sur la photo)
Né en 1986, le maître de Pierrepont est entré dans la Marine nationale en 2004, au sein des équipages de la flotte. Il intègre en 2005 la spécialité de fusilier marin et se distingue en terminant premier sur quarante-sept de son cours de Brevet élémentaire.
Un an et demi plus tard, il réussit le stage commando. Il est ensuite affecté au commando de Penfentenyo où il est promu au grade de second-maître et obtient son brevet d’aptitude technique fusilier marin-commando. En août 2012, il réussit le cours de nageur de combat puis rallie le commando Hubert. Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018.
Le maître de Pierrepont était pacsé. Il cumulait 15 ans de service au cours desquels il a plusieurs fois été engagé sur des théâtres d’opérations en Méditerranée, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était déployé depuis le 30 mars dernier.
Il était titulaire de quatre citations (à l’ordre du régiment, de la brigade et de la division) avec attribution de la Croix de la Valeur Militaire et d’une citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale. Il était en outre décoré entre autres de la Médaille d’or de la défense nationale « Nageur de combat – Missions d’opérations extérieures » et de la médaille d’Outre-mer avec agrafes Sahel et Liban.
Le Maître Alain Bertoncello, né en 1991, est entré dans la Marine nationale en rejoignant l’école de maistrance le 14 février 2011. Il choisit le 1er mars 2012 la spécialité de fusilier marin et réussit le stage commando la même année. Après 5 ans au commando Jaubert, il obtient le brevet de nageur de combat et rejoint le commando Hubert basé à Saint-Mandrier dans le Var, où il était affecté depuis juillet 2017.
Après son entrée au sein des commandos Marine, le maître Bertoncello a participé à des missions de défense des intérêts maritimes français aux Seychelles (protection des thoniers) et à plusieurs opérations extérieures au Qatar, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était engagé depuis le 30 mars dernier.
Le MT Bertoncello était pacsé. Il cumulait plus de 7 ans de service au sein de la Marine nationale.
Il était titulaire d’une citation à l’ordre du régiment avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale et était décoré de la Médaille d’Outre-mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la Médaille d’argent de la Défense nationale.
La cérémonie s’est déroulée à 11h, heure de Paris, présidée par Emmanuel Macron, président de la République. Le président a, dans un premier temps, passé les troupes en revue avant de saluer et s’entretenir avec les familles des maitres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello.
Emmanuel Macron a ensuite rendu les honneurs aux deux soldats, tous deux portés par leurs frères d’armes, membres du commando Hubert. Il a ensuite décoré les deux commandos d’élite de la Légion d’Honneur à titre posthume.
Le président, dans son allocution, a expliqué que la mission de sauvetage avait été exécutée dans des conditions particulièrement périlleuses car le campement des terroristes se trouvait à découvert, nécessitant une infiltration dans la plus grande discrétion mais surtout sans utilisation d’armes à feu.
Le chef de l’Etat a ensuite raconté que les commandos s’étaient défaits d’une sentinelle afin de progresser dans le camp jusqu’à la tente abritant otages et ravisseurs. C’est en pénétrant dans la tente que les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello ont été abattus, se sacrifiant afin que la mission puisse être menée à son terme en libérant les otages en vie.
Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello seront inhumés par leurs familles dans la plus stricte intimité.