A quoi rime cette chasse aux travailleurs au noir ?
A quoi rime cette traduction devant les tribunaux de petits patrons qui ne respectent pas tout-à-fait les lois ?
Emmerder un propriétaire employant des coupeurs de cannes sans faire de déclaration à la CGSS, est d’une hypocrisie confondante !
Lorsqu’il s’agit de pérorer devant les caméras, pas de problème : le travail au noir, on va l’éliminer ! Oui… Oui… sauf que lorsque ce travail au noir arrange bien l’Etat, on ne le crie pas sur les toits. Je vais vous en donner un exemple, le mien puisque c’est celui que je connais le mieux. Mais rassurez-vous, nous sommes des centaines de milliers dans le même cas.
Lorsque Michel Fontaine me vira du service Communication de Saint-Pierre, en 2005, pour des motifs qui ne sont que des prétextes, j’ai réclamé à la Sécu mon relevé de carrière. Je croyais, comme n’importe quel péquin, avoir droit à une retraite à peu près acceptable.
Tu parles… Je n’avais droit à rien. Nib ! Que tchi ! Peau-de-balle ! Zéro calbasse la fumée Grands-Bois ! Oki canard ! AFBAO !
Parce que contrairement à ce que je pensais, alors que mes fiches de paye contenaient toutes les mentions légales, les cotisations idoines et adéquates, ces cotisations n’avaient jamais été reversées à la Sécu !
Un exemple ? Au Mémorial, j’étais très bien payé, mon salaire était sur mon compte le 25 de chaque mois. Qui plus est, le patron nous traitait comme des amis. Invitations au restaurant, grandes tapes dans le dos, etc. Dans ce cas, tu ne vas pas emmerder le boss en lui demandant : » Hein ! les cotisations-là, ou la bien paye à zot ça ? » Tu fais confiance.
Tu fais confiance… et tu l’as dans le c… .
Mes années au Quotidien, pas de problème, CKC a été d’une honnêteté proverbiale. Pareil pour l’éducation nationale sauf… sauf mes années à La Sakay, jamais comptabilisées dans mes cotisations. Oups !
Je travaille depuis mes 18 ans, juste après mon bac. Jamais arrêté de bosser depuis. Pour ma génération, il faut 160 trimestres de cotisations pour avoir droit à la retraite. Le document de la Sécu m’informait que je n’avais que 84 trimestres à mon compte.
Gaspe ! Diantre et fichtre ! Languette ton nénène ! Et nom de D…, si j’ose dire !
Ayant bossé la moitié de ma vie pour des employeurs peu scrupuleux, je l’ai ainsi ramassé dans le cul. A sec. Et ça fait mal, parole d’homme !
Je vis donc avec un minimum vieillesse généreusement octroyé par l’Etat, 520 euros. L’an dernier, j’avais droit à 570 euros mais Hollande, pour qui j’avais voté en 2007, m’en a taxé 50 l’an passé. Merci, le Nain-Sectaire !
Ce qui me fait dire que la moitié de ma vie professionnelle, j’ai bossé AU NOIR ! Sans que cela dérange aucunement ceux qui nous gouvernent. Ben tiens : Ils n’ont pas besoin de me verser une retraite pleine et entière.
Alors, la » chasse au travail au noir « , arrêtez de me bassiner avec ! Quand ça vous arrange, ça vous arrange. Et nous, on l’a toujours… dans le noir.
Jules Bénard