« Le citoyen et contribuable dionysien que je suis, il dit ras-le-bol de tout ça. Il y a un ras-le-bol fiscal et un ras-le-bol des pratiques électoralistes. »
Il se décrit comme « gilet jaune » et explique agir dans ce même esprit contestataire : « Je fais ça en dilettante, ça m’amuse de remplacer celui qui aurait dû agir… » , entendez là l’autorité chargée de contrôler la légalité des décisions de la mairie …
M. Georges* paye ses impôts et tient à s’assurer que ses deniers sont utilisés à bon escient par la collectivité. Depuis chez lui, le justicier veille au grain : « Je cherche à trouver la faille, c’est un jeu intellectuel. Ça m’amuse, mais en même temps j’ai des états de conscience parce que ces procédures ont parfois des conséquences individuelles » .
« C’est un vol organisé ! »
En début d’année, suite au recours de M. Georges, le tribunal administratif annule une délibération du conseil municipal, qui avait accordé une quarantaine de CDI sans base légale à des agents contractuels. Trois ans plus tôt, c’est le treizième mois de salaire accordé à des agents non titulaires que notre justicier fait annuler.
« Moi je n’ai rien contre ces gens, c’est contre une délibération illégale que je me bats. Cette chance d’emploi n’est pas donnée à d’autres qui la méritent peut-être, c’est un problème d’égalité et de justice. »
« D’autant que les faveurs accordées aux agents sont payées par mes impôts ! Ce sont les Dionysiens qui payent aussi ! Si c’était légal, encore, mais là, on nous vole ! On vole le contribuable, c’est un vol organisé ! » dénonce M. Georges.
Le retraité est également dans l’attente d’une décision en appel concernant l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière à Saint-Denis en 2016 : « Les motifs invoqués à l’époque étaient mensongers », explique-t-il.
« Dans toutes mes actions, le préfet n’a jamais bougé »
« J’ai signalé ces différentes problématiques concernant la mairie de Saint-Denis au préfet, mais je n’ai jamais eu de réponse. Alors qu’une action du préfet pourrait être plus rapidement traitée. Car il a un pouvoir constitutionnel : celui de faire respecter les lois et notamment le contrôle de légalité », explique M. Georges.
Même si le préfet peut agir en amont, toutes les dérives ne sont pas empêchées, comme le rappelle le récent rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de la mairie du chef-lieu : « Ça ne me surprend pas, c’est justement le combat que je mène sur la transparence de la vie politique à Saint-Denis » .
« Des ‘féodalités’ locales très puissantes »
Pour M. Georges, la multiplication de ces comportements électoralistes sont favorisés par les dérives de la loi de 83 sur la décentralisation : « On est en train de recréer en France des féodalités locales très puissantes, sur le modèle des « seigneurs » locaux, associés à une autorité centrale. Alors que la mission qui leur a été donnée est de servir l’intérêt général, et non pas leurs intérêts particuliers » .
Mais alors que la campagne électorale pour les élections municipales de 2020 a déjà commencé, si un nouveau maire au comportement exemplaire devait être élu, notre justicier de l’ombre ne viendrait-il pas à s’ennuyer ?
À cela, M. Georges répond en rigolant : « Aucun risque que cela se produise ! »
SUR LE SUJET :
Décembre 2011 : [Saint-Denis : ]urlblank:https://www.zinfos974.com/Saint-Denis-Un-13eme-mois-complet-pour-les-non-titulaires_a35031.html [Un 13ème mois complet pour les non-titulaires]urlblank:https://www.zinfos974.com/Saint-Denis-Un-13eme-mois-complet-pour-les-non-titulaires_a35031.html
Mars 2016 : [Saint-Denis: Le 13e mois accordé aux non-titulaires est jugé illégal par la cour administrative de Bordeaux]urlblank:https://www.zinfos974.com/Saint-Denis-Le-13e-mois-accorde-aux-non-titulaires-est-juge-illegal-par-la-cour-administrative-de-Bordeaux_a98571.html