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Castex annonce de nouvelles mesures anti-pauvreté, les associations sur leur faim

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(AFP) Coup de pouce aux dispositifs d’insertion, aides à la mobilité et au logement: le Premier ministre a détaillé samedi de nouvelles mesures contre la pauvreté, en complément des aides financières annoncées ces derniers jours pour les plus précaires, premières victimes de la crise sanitaire et sociale. Les associations de lutte contre la pauvreté ont […]

Ecrit par – le samedi 24 octobre 2020 à 16H13

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Le Premier ministre Jean Castex (2D) en visite dans un foyer Emmaüs à Epinay-sur-Orge (Essonne), le 24 octobre 2020 - Alain JOCARD / ©AFP

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Coup de pouce aux dispositifs d’insertion, aides à la mobilité et au logement: le Premier ministre a détaillé samedi de nouvelles mesures contre la pauvreté, en complément des aides financières annoncées ces derniers jours pour les plus précaires, premières victimes de la crise sanitaire et sociale.

Les associations de lutte contre la pauvreté ont aussitôt critiqué l’insuffisance de ces annonces, regrettant que le gouvernement se refuse toujours à augmenter les minima sociaux.

« L’attention aux plus démunis et aux plus vulnérables est plus que jamais au centre des priorités de mon gouvernement », a assuré Jean Castex, venu présenter ces nouvelles mesures dans un foyer Emmaüs à Epinay-sur-Orge (Essonne).

Constatant que « le nombre de nos concitoyens qui sont en difficulté, qui ont du mal parfois même à se nourrir, s’accroît », le gouvernement entend prévenir la « bascule » dans la pauvreté. 

Pour cela, il avait déjà annoncé, au cours des deux dernières semaines, un soutien monétaire aux plus fragiles, d’un coût de 1,1 milliard d’euros: les bénéficiaires du RSA et de l’ASS (chômeurs en fin de droits) percevront le 27 novembre une aide exceptionnelle de 150 euros, plus 100 euros par enfant à charge – cette dernière aide étant également versée aux familles touchant les aides aux logements. En outre, les jeunes de moins de 25 ans et les étudiants boursiers, soit 1,3 million de jeunes au total, percevront également 150 euros, fin novembre ou début décembre.

Au delà de cet effort financier, Jean Castex a détaillé samedi des mesures visant à favoriser l’insertion des chômeurs et leur accès à un logement, chiffrées à plus de 700 millions d’euros.

Quelque 150 millions financeront ainsi 30.000 nouveaux postes dans le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE), qui permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi de bénéficier d’un accompagnement renforcé.

– Des « mesures pansements » –

Le gouvernement consacrera par ailleurs 120 millions d’euros au doublement des « parcours emplois compétences » dans les quartiers de la politique de la ville, et portera sa part de financement de 45 à 80%.

Des « plateformes mobilité » seront développées, qui permettront aux chômeurs de louer ou acheter un véhicule à moindre coût, pour se rendre plus facilement sur leur lieu de travail. 

Enfin le gouvernement compte renforcer l’accès au logement et à l’hébergement d’urgence. Pour cela il va notamment prolonger l’aide aux impayés de loyers mise en place en juin par Action Logement (l’ancien « 1% logement »), avec un assouplissement des critères d’octroi de cette aide pour les plus fragiles. Ce dispositif a été « peu utilisé jusqu’à présent », a relevé M. Castex.

Par ailleurs, 1.500 places d’hébergement et d’accompagnement social seront financées pour des femmes sans abri sortant de maternité avec leur nourrisson, « afin de leur éviter de dormir dans les locaux des hôpitaux ou dans la rue ».

Les associations de lutte contre la pauvreté ont salué ces annonces, tout en les jugeant nettement insuffisantes.

« Ca n’est qu’un premier pas, il faut aller plus loin », a ainsi dit à l’AFP Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

Pour Christophe Devys, qui préside le collectif Alerte regroupant 35 fédérations et associations nationales de solidarité, ces mesures sont certes « bienvenues ». Mais le gouvernement reste, selon lui, campé sur une « position idéologique », en refusant d’augmenter les minima sociaux, pour préférer des aides à l’insertion par l’emploi. 

Cette revalorisation, a-t-il souligné, est d’autant plus nécessaire que le RSA n’atteint plus aujourd’hui que 39% du SMIC, contre 50% en 1988, au moment de la création du RMI (l’ancêtre du RSA). 

La réaction d’ATD Quart Monde, membre du collectif Alerte, a été encore plus vive, face à des « mesures pansements, déconnectées de la vie des gens ».

Selon cette association, les choix de l’exécutif relèvent d’un « mépris » et d’une « logique éculée consistant à opposer les +bons pauvres+, à qui l’on donnerait un coup de pouce pour les aider à retrouver le marché de l’emploi, et les +mauvais pauvres+, à qui l’on distribuerait des miettes ».

Ornella LAMBERTI, Arnaud BOUVIER

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