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Economie

Carrière de Bois Blanc : Le tribunal suspend les arrêtés du préfet


Le tribunal administratif de Saint-Denis suspend l’exécution de l’arrêté du préfet du 28 décembre 2018 et 18 avril 2019 autorisant la SCPR à exploiter la carrière de Bois Blanc à Saint-Leu. Il suspend également celui du 9 novembre 2018 autorisant la SCPR au défrichement d’un terrain de 35 hectares sur le même site.

Par Soe Hitchon - Publié le Lundi 29 Avril 2019 à 14:55

Le tribunal administratif a donné raison à la Srepen (Société réunionnaise pour l’étude et la protection de l’environnement) et la commune de Saint-Leu ce lundi. La décision est tombée : les travaux sur le site de la carrière de Bois Blanc ne débuteront pas en juin. Alors qu’un arrêté préfectoral publié en novembre dernier avait autorisé les travaux de défrichement sur le site, en préparation des travaux, la Srepen et la commune de Saint-Leu déposaient un recours en référé, examiné la semaine dernière par le tribunal administratif. La commune de Saint-Leu s'était aussi opposée à l'exploitation de la carrière.

Plusieurs associations de riverains ou environnementales s’opposaient également à l’ouverture de la carrière, qui doit fournir les roches nécessaires à la construction de la partie digue de la NRL. L’autorisation d'exploitation concerne une surface de 36 hectares. Le projet prévoit l'extraction de 14 millions de tonnes de roches dont 9,3 de roches massives à destination de la NRL.

Pour l'avocat de la Srepen, l'arrêté préfectoral de novembre avait été réalisé dans la précipitation et l'illégalité. Une précipitation qui justifiait l'urgence de ce dossier, selon lui, d'autant plus que les travaux sont "imminents" et les conséquences "difficilement réversibles". Il relevait ainsi les risques liés au défrichement qui toucherait l'environnement, comme notamment l'écoulement des eaux et l'impact sur des espèces protégées, celles liés aux tirs de mine qui poseraient un danger pour la route des Tamarins et la route du littoral de Saint-Leu, et des points d'illégalité de la procédure.

Mais selon la SCPR qui exploite la carrière, il s'agit pour la plupart de "débroussaillage" et en cas de défrichement, il contournerait les zones d'habitat des oiseaux protégés, ne posant donc aucun risque. De même pour la sécurité de la route des Tamarins, à la différence du danger constant que pose la route du littoral actuelle. Les tirs de mine auraient été soumis à un travail d'analyse par des experts, soutenait également la SCPR alors que pour rappel, la Région estimait que la charge financière de l'annulation de ce projet et de la mise en place d'une expertise seraient de l'ordre de 250 millions d'euros supplémentaires.

Un défrichement jugé trop dangereux

Peu importe, le tribunal administratif a décidé de suspendre l'arrêté du 9 novembre 2018 autorisant la SCPR à procéder au défrichement du terrain. Pour la justice, l'autorisation n'a premièrement pas été affichée sur le site "dans des conditions de visibilité normale".

Ensuite, l'avis émis par l'autorité environnementale du conseil général de l'environnement et du développement durable portait sur la demande d'autorisation de carrière et non de défrichement. Un défrichement qui pourrait, poursuit le juge, impacter des plantes endémiques comme le "bois de lait" et "le bois d'ortie" qui sont en danger critique d'extinction. Si le site de Bois Blanc ne contient pas particulièrement d'espèces protégées, il jouxte la Ravine du Trou, où plusieurs ont été recensées. Il est aussi rappelé que des caméléons et "une espèce de chiroptère particulièrement rare, le petit molosse" se trouvent également à la Ravine du Trou. Un manque d'expertise donc, mais également l'avis du Conseil national de la protection de la nature du 21 décembre 2018 : la présence de l'espèce végétale protégée "bois de paille-en-queue" mais surtout la nécessité d'une expertise plus globale, là encore.

Si la SCPR et la Région ont insisté sur l'intérêt public de la Nouvelle route du littoral, le tribunal n'a pas été convaincu sur la nécessité d'extraire des roches précisément depuis le site de "Ravine du Trou - Bois Blanc".

L'Etat devra verser une somme de 3000 euros à la commune de Saint-Leu et une autre de 2000 euros à la Srepen.

Une exploitation non justifiée

Concernant l'exploitation de la carrière de Bois Blanc en soi, la commune de Saint-Leu a estimé que les nuisances générées pour l'environnement et la population sont trop importantes : des substances et produits dangereux et la destruction d'espèces et habitats protégés. De plus, l'autorisation de carrière serait incompatible avec le schéma départemental des carrières et irrégulière au regard des dispositions du code de l'urbanisme. L'enquête publique présenterait aussi des irrégularités.

Des atteintes à l'environnement jugées minimes par le Préfet, la SCPR et la Région qui rappellent l'urgence de fournir la Nouvelle route du littoral.

Pour le tribunal administratif, il n'a pas été démontré, une fois de plus, que le projet de la Nouvelle route du littoral nécessitait les roches de Bois Blanc, précisément. Aussi, aucune évaluation environnementale n'a été effectuée avant d'inscrire le site de Bois Blanc dans le nouveau schéma départemental des carrières. Il rappelle ensuite la liste des espèces végétales et animales protégées.

L'État a été condamné à verser la somme de 3000 euros à la commune de Saint-Leu.



Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

16.Posté par Blao Granas le 29/04/2019 16:07 (depuis mobile)

Dingue cette histoire et les reunionnais préfèrent écouter les fables des gilets jaunes plutôt que de se battre pour arrêter le scandale et le massacre de la route actuelle !!!

15.Posté par Caroline Limassol le 29/04/2019 16:05 (depuis mobile)

Concrètement le Préfet n'a plus aucune forme d'autorité ? Vous pouvez m'expliquer ?

14.Posté par Hipparion Flixoide le 29/04/2019 16:04 (depuis mobile)

FRBTP, FNTR j'espère que vous allez vous mobiliser massivement contre les empêcheurs de tourner en rond svp ! Il faut taper du poing sur la table et pas jouer le jeu de Thierry Robert et de son frere Pierrick.

13.Posté par Carlos sans Tana le 29/04/2019 16:02 (depuis mobile)

Donc si je comprend bien c'est l'ensemble des chantiers de La Réunion qui vont rester sans roches ???? Vu qu'elles peuvent pas venir de Madagascar, que les carrières sont interdites et que nos rivières ne peuvent plus servir de source !!!

12.Posté par Philae le 29/04/2019 16:01 (depuis mobile)

Thierry Robert et Catherine Nabameza doivent bien rigoler, tout ça sur le dos des reunionnais. La honte pour eux

11.Posté par @WTF 4 le 29/04/2019 16:00

Faut arrêter un peu avec le discours sur les morts de la RL. Combien de morts sur nos route par an ? une quarantaine. Combien de mort sur la RL depuis 10 ans ?? ZERO. Le discours des éboulis et des morts de la RL n'est que pure propagande régionale.

10.Posté par Démission du Préfet ? le 29/04/2019 15:59 (depuis mobile)

Dans cette histoire nous venons d'assister à une claque monumentale prise par le Préfet de La Réunion. Désavoué et sacrifié sur l'autel d'un règlement de compte politico médiatique ! J'espère qu'il va réagir et frapper fort !

9.Posté par Nawak le 29/04/2019 15:57 (depuis mobile)

Je pense que les familles des victimes de la Route du littoral vont sauter de joie. C'est une honte sans nom le SREPEN et La Mairie de Saint-Leu doivent jubiler... au détriment d'une grande majorité de reunionnais.

8.Posté par Marco le 29/04/2019 15:56 (depuis mobile)

Une honte ! C'est un arrêt de mort pour le chantier de la NRL tout ça pour un règlement de compte politico médiatique !!! Pénaliser les Réunionnais aux profits de quelques merdes électoralistes.

7.Posté par GIRONDIN le 29/04/2019 15:44

Ohlalala

Mais laissez-les casser briser défricher défigurer l'île en toute tranquillité !

Méchant !

Vivement 2025 pour une hypothétique fin de chantier sans roche.

6.Posté par Laurent le 29/04/2019 15:43

Certains pensent aux roches pour la nouvelle route, mais ils oublient que ces carrières servent aussi pour les construction des autres bâtiments tels que les écoles, les maisons, etc..

5.Posté par Mi espère po zot le 29/04/2019 15:36

Mi espère po zot que nora poin d'éboulis su la route en corniche dans les prochaines années et que n'ora point de morts parske mi pens au nora un groupe que va porte plainte contre la Srepen !

4.Posté par WTF le 29/04/2019 15:34 (depuis mobile)

WTF! Pourvu qu'il n'y ait pas déboulis dramatiques sur la route actuelle . Je me demande si la srepen se rend compte des réalités des risques. Toutes ces mesures compensatoires pour la biodiversité et on se moque de la vie des automobilistes ...

3.Posté par Risible... le 29/04/2019 15:19 (depuis mobile)

Si ce n''était pas si grave, cela en serait risible !
Comment la Réunion peut elle avancer avec de telles décisions, c''est devenu un grand foutoir ! Autorisation d''un côté, suspension de l''autre côté c''est le citoyen qui paye pour ces luttes politique

2.Posté par a moin ca le 29/04/2019 15:08

question alors on fait quoi ?

1.Posté par Angel le 29/04/2019 15:07 (depuis mobile)

Merci le tribunal. Creole pren conscience nout nature les unique et plus importt. Aret fe l'intéressant Grobert fini sa en piloti,tt lmonde sra conten aret un peu detrui la nature

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