Tous les regards étaient tournés vers Paris, hier après-midi, pour la présentation du projet de loi contre la vie chère par le ministre de l’Outre-mer, Victorin Lurel, notamment sur la partie carburant. Ce dernier a été clair, il a réitéré sa demande de baisse dans les DOM et à la Réunion, une baisse équivalente à celle obtenue au niveau national soit 6 centimes.
Clairement, il va être demandé aux pétroliers de faire le même effort qu’en métropole, soit 3 centimes de ristourne. « On va tenter d’être dans la symétrie avec l’effort national (…). Il y aura dans cet esprit de lutte contre la vie chère. Il faudra examiner tous les maillons de la chaine de prix« , a indiqué, hier soir, le ministre sur le plateau d’Antenne Réunion.
Une fois un accord trouvé entre les pétroliers, l’Etat procédera dans un deuxième temps aux négociations avec la collectivité régionale. La première phase de négociation entre pétroliers pourrait aller très vite, après les déclarations de Victorin Lurel. Depuis samedi, le gel des prix des carburants à la pompe entraîne un manque à gagner pour les compagnies. Ces dernières ont demandé au préfet de prendre rapidement un arrêté sous peine de répercuter leur manque à gagner sur les marges des stations-service.
Les gérants de stations sont dans l’attente. Le ministre a été clair et a visé les marges des stations-service, demandant là aussi un effort à ces acteurs de la chaine carburant. « Dans la distribution, j’ai entendu dire que l’on ne gagne pas d’argent. Mais je peux vous dire que dans certaines régions, la marge est de 12 centimes, dans d’autres 9 centimes (…)« , a souligné le ministre. Mais les gérants ont toujours été clairs sur ce sujet. Pas question pour eux de toucher à leur marge sous peine de voir le modèle réunionnais (ndlr: pompistes) jeté à la poubelle. De plus, le ministre souhaite modifier le décret de 2010 sur la fixation des prix des hydrocarbures pris chaque mois par le préfet de la Réunion. Un décret qui pourrait revenir sur l’ensemble des marges des pétroliers et des stations-service. « Il faudra que l’on mette les prix à plat pour que cela profite aux consommateurs« , a conclu Victorin Lurel.
Les choses pourraient évoluer très rapidement après les déclarations du ministre. De nouvelles réunions devraient se tenir aujourd’hui ou demain. La menace lancée par le directeur de Tamoil, Bertrand D’Abbadie, de répercuter le manque à gagner sur ses gérants d’ici lundi, est toujours d’actualité. L’horloge tourne…