Le gouvernement a levé le voile ce matin sur ses mesures visant à calmer la fronde contre la hausse du prix des carburants, élément déclencheur de la colère des automobilistes et à l’origine du mouvement du samedi 17 novembre prochain.
Au micro de RTL, le Premier ministre Édouard Philippe a notamment détaillé trois mesures concernant la prime à la conversion, les indemnités kilométriques et le chauffage.
• Un doublement de la prime à la conversion
Le Premier ministre a annoncé la création d’une « super prime » à 4.000€ à destination des 20% de Français les plus modestes souhaitant acheter un véhicule neuf ou d’occasion qui consomme et pollue moins.
Aux 2.000€ actuels pour l’achat d’un véhicule électrique d’occasion ou d’un véhicule thermique Crit’air 1 ou 2, neuf ou d’occasion, le gouvernement va rajouter 1.000 euros pour les nouveaux bénéficiaires que sont les ménages imposables, et de 2000 euros pour les ménages non imposables qui roulent beaucoup, soit ceux qui habitent à plus de 30km de leur lieu de travail ou qui sont des professionnels indépendants. Selon le gouvernement, cela pourrait représenter 100.000 primes supplémentaires.
Cette mesure, qui sera entièrement financée par le budget de l’État, entrera en vigueur au 1er janvier prochain. « C’est une façon pour l’État d’accompagner cette transition« , a expliqué le Premier ministre, qui a confirmé par ailleurs un doublement de l’objectif initial: « On a déjà fait 280.000 primes à la conversion, c’est un instrument qui marche. On va viser 1 million de primes à la conversion d’ici la fin du quinquennat (…) On va faire en sorte que cette prime soit versée à plus de Français« , a-t-il expliqué.
• Un geste en direction des gros rouleurs
L’État souhaite aussi venir en aide aux « gros rouleurs » qui bénéficient d’indemnités kilométriques. Il va élargir ce dispositif aux petites cylindrées, pour ceux qui roulent beaucoup avec des voitures qui consomment peu.
Selon le Premier ministre, un « gros rouleur » est une personne qui effectue « 60-70 kilomètres par jour » et qui utilise une voiture d’une puissance inférieure à 4 chevaux fiscaux, ce qui correspond aux véhicules d’entrée de gamme citadine (Clio, Peugeot 208, Citröen C3…).
• Pas de chèque carburant
Si l’État a choisi au final de ne pas mettre en place un chèque carburant, à l’image de celui mis en place par les Hauts-de-France. Édouard Philippe a toutefois confirmé toutefois la défiscalisation de cette aide pour ceux qui en bénéficient dans leur région ou leur entreprise.
Avec ce plan de 500 millions d’euros, le Premier ministre estime que le gouvernement fait « un effort considérable« , qui n’entend cependant pas faire machine arrière sur les futures taxes qui impacteront les carburants à compter du 1er janvier prochain.
« On ne va pas annuler les hausses des taxes. On s’est engagé pendant la campagne présidentielle à organiser un système dans le lequel on va faire peser sur le pétrole une partie des prélèvements fiscaux plutôt que sur le travail. Nous n’allons pas changer de pied. Nous allons rester cohérents« , prévient le Premier ministre. « L’État a placé les Français dans une situation de dépendance à une énergie chère, étrangère et polluante. Notre objectif est d’aider les Français à se libérer de cette dépendance », a-t-il précisé.